Tunisie : Sadok Belaïd évoque une orientation vers la révision de la composition de la commission économique et sociale

09-06-2022

Le président-coordinateur de l’instance nationale consultative pour une nouvelle république, Sadok Belaïd, a fait état hier soir, mercredi, d’une orientation de réviser la composition de la commission consultative des affaires économiques et sociales, qui a tenu sa première réunion, samedi dernier.

Dans une déclaration au JT de 20 heures d’el-Wataniya, Belaïd a indiqué que « l’on s’était aperçu de certaines failles dans la composition de la commission, à travers l’absence de certaines catégories de la société, à l’instar des médecins, ayant exprimé leur volonté d’y participer ».

Sadok Belaïd a réitéré que le projet de la nouvelle constitution ne comporte pas l’expression de « l’Islam est une religion de l’Etat ».

Il a indiqué que l’Etat est une entité morale, et des structure qui n’ont pas d’âme, ni de religion, « dire que la Tunisie est un Etat dont la religion est l’islam n’a pas de sens, car il n’y a pas d’Etat qui a une religion », a-t-il souligné.

Cette question nous fait revenir à un passe porche, c’est-à-dire la période de règne des islamistes en Tunisie, qui était une période de destruction politique, économique, et sécuritaire ayant failli mener la Tunisie vers l’abîme, a-t-il ajouté.

Il a ajouté que « l’Islam politique a utilisé la religion pour des intérêts non-religieux ».

Dans un entretien lundi dernier avec l’AFP, Belaïd avait évoqué « la possibilité de supprimer l’article premier de la constitution dans sa formule actuelle, ainsi que d’enlever toute référence à l’islam en vue de combattre les partis d’inspiration islamiste, surtout Ennahdha ».

L’article premier de la constitution de 1959, maintenu dans la constitution de 2014 stipule que « la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, l’Islam est sa religion, l’arabe sa langue et la République son régime ».

L’académicien et homme politique, de la mouvance nationaliste, Salem Labiadh, a critiqué les propos de Belaïd affirmant que l’Islam est un constituant civilisationnel inclusif de l’identité tunisienne.

Dans un post sur sa page officielle Facebook, Labiadh a écrit qu’ « il n’y a pas une seule constitution dans le monde qui ne fait pas mention de l’identité du peuple, ses principales composantes, et son rôle dans la constitution de sa personnalité, sa culture et sa civilisation intégrale ».

Gnetnews