La Tunisie est un pays souverain et n’accepte pas une quelconque ingérence des consuls étrangers (Saïed)

06-04-2022

Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est rendu ce mercredi 06 avril 2022, à Monastir, où il s’est recueilli devant le mausolée du défunt président, Habib Bourguiba, à l’occasion du 22ème anniversaire de son décès, le 06 avril 2000.

Le chef de l’Etat a récité la fatiha à son âme, et a rencontré la famille du défunt, des militants, ainsi qu’un grand nombre de citoyens.

Dans une allocution devant le mausolée, Saïed a salué les réalisations de Bourguiba avant et après l’indépendance. Il en a loué « le rôle historique, ainsi que d’autres leaders pour parvenir à l’indépendance ».

« Bourguiba a incarné l’indépendance par des mesures nationales, à l’instar de la bataille d’évacuation, de la nationalisation des terres agricoles, et a instauré une révolution à travers la généralisation de l’éducation, la promulgation du code du statut personnel (CSP), et la libération de la pensée », a-t-il souligné, dans une allocution vidéo.

Kaïs Saïed se recueille devant le mausolée de Bourguiba.
Kaïs Saïed se recueille devant le mausolée de Bourguiba.

« Nous n’oublions pas notre histoire et nous n’oublions pas ceux qui se sont sacrifiés pour cette patrie », a-t-il souligné, fustigeant « ceux qui veulent tirer leur légitimité de sa dépouille ».

Saïed a dit œuvrer « à terminer la marche du peuple vers une liberté totale loin de toute ingérence dans nos affaires intérieures ».

Il a rappelé les positions de Bourguiba envers l’intervention étrangère ; « nonobstant les séductions, il n’a pas cédé un iota du territoire national ».

« La Tunisie a sa souveraineté et ses choix fondés sur la volonté populaire, n’est pas une dépendance, et n’accepte pas l’intervention consuls étrangers, dont certains demandent d’appliquer la constitution et autres considèrent que c’en est fini avec celle-ci », a-t-il considéré.

« Notre souveraineté, notre fierté et notre dignité sont au-dessus de toute considération », a-t-il asséné.

Bourguiba n’était pas athée

Le chef de l’Etat a indiqué « qu’on ne pouvait passer d’une période à une autre sur la base des complots ou en se jetant dans le giron des étrangers, on les respecte et on traite avec eux, mais sur un pied d’égalité », a-t-il dit.

« Ce qui se passe est inacceptable », a-t-il souligné en allusion à la déclaration du président turc Erdogan ayant critiqué la dissolution de l’Assemblée, suite à quoi, la Tunisie a convoqué l’ambassadeur au siège du ministère des Affaires étrangères. « Le peuple dira son mot loin de toutes les tentatives d’ingérence et d’instrumentalisation des symboles nationaux, comme Bourguiba ».

S’agissant de la position de Bourguiba envers l’Islam, Saïed a indiqué que « le défunt président n’était pas athée et n’avait pas d’hostilité envers la religion. Il a incité sa première épouse à se convertir à l’islam et l’a remerciée, après le divorce, d’avoir élevé son enfant selon les valeurs de l’Islam ».

« Nous ne faisons pas le jeûne  sur la base de l’article premier de la Constitution, mais sur ordre de Dieu », a-t-il souligné, affirmant que l’Etat, à lui seul,  doit être responsable de l’islam et de la religion.

Kaïs Saïed a réitéré qu’ »il n’y a pas de retour en arrière », signalant que « les réunions virtuelles n’ont aucune valeur juridique », en allusion à la plénière tenue à distance il y a une semaine, mercredi 30 Mars, avec la participation de 121 députés de l’Assemblée dissoute, signalant que « l’Assemblée a été dissoute pour préserver l’unité et la pérennité de l’Etat ».

 « Des rendez-vous ont été fixés pour que la souveraineté revienne au peuple », a-t-il conclu, au sujet du référendum prévu le 25 juillet, et les législatives anticipées le 17 décembre 2022.

Gnetnews