Tunisie : Saïed se rend au ministère de l’Intérieur, s’en prend à ses détracteurs et dénonce « la terre brûlée »

06-05-2022
Kaïs Saïed se rend au siège du ministère de l'Intérieur...

Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est rendu hier soir, jeudi 05 Mai, au siège du ministère de l’Intérieur de Tunis, où il a rencontré le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, ainsi que les hauts cadres sécuritaires, et s’est enquis de la marche du travail de la salle d’opérations centrale au sein du ministère.

Le chef de l’Etat a effectué, dans la foulée une tournée à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, où il a rencontré des citoyens, s’est enquis de leurs préoccupations et écouté leurs suggestions, indique la présidence dans un communiqué.

Dans une allocution vidéo devant les hauts cadres sécuritaires, parue dans la nuit sur la page officielle de la présidence, Kaïs Saïed a affirmé que « la Tunisie vit une situation critique, mais ses institutions fonctionnent et seront en mesure de contrer toutes les formes du crime ».

Il a ajouté que les incendies survenus le jour de l’Aïd et ces derniers jours dans certaines régions sont prémédités, dénonçant la (politique) de la terre brûlée, et pointant « une tentative désespérée d’incendier le pays, qui sera, certainement, vouée à l’échec ».

Saïed a considéré que « ces incendies ne sont pas le fruit du hasard, et concordent avec certaines déclarations, notamment celles du (front) de salut national ». « Quel salut, la Tunisie veut se débarrasser d’eux », a-t-il dit.

Il, encore, souligné que ses dirigeants répandent des mensonges, prétendent l’atteinte aux libertés, et se jettent dans le giron de l’étranger, affirmant qu’il n’a de leçon à recevoir de personne.

Saïed a appelé à poursuivre les personnes impliquées dans les incendies, à renforcer la garde des champs de céréales et à veiller sur la récolte.

Il a affirmé qu’il n’y aura pas de tolérance envers l’atteinte à l’honneur et à la réputation, à l’Etat et ses institutions, à la paix civile et à la sécurité alimentaire des Tunisiens.

Le chef de l’Etat a appelé à une justice équitable, qui joue son rôle dans le jugement des personnes impliquées dans les dossiers de corruption, et « la poursuite de ceux qui n’ont ni religion, ni éthique, qui ne cherchent que le pouvoir et l’argent et n’ont pas tiré les leçons de l’histoire. »

Saïed a annoncé que le texte régissant le dialogue paraîtra prochainement, mais certains ne veulent pas le dialogue, et ne souhaitent pas que le peuple s’exprime. « Ils ont peur d’aller vers référendum, et ne veulent que le retour en arrière ».

Il a réitéré que « le dialogue n’aura pas lieu avec ceux qui ont vendu leur conscience et leur âme à un prix dérisoire ».

« Ils disent que je vais les arrêter, pourquoi le ferai-je », a-t-il dit en réponse aux déclarations la veille de Néjib Chebbi, lors d’une conférence de presse du front du salut national, où il a affirmé « disposer d’informations sûres et concordantes, selon lesquelles Saïed s’apprêterait à dissoudre les partis, à arrêter leurs dirigeants et à les assigner à résidence ».

Kaïs Saïed a réitéré que « le référendum aura lieu le 25 juillet, et sera suivi par des élections, mais ils ne veulent ni référendum, ni élections, mais veulent se jeter dans les girons de l’étranger, et brûler l’Etat et ses institutions », a-t-il martelé.

Gnetnews