Tunisie : Taboubi s’en prend aux choix de l’exécutif, à la loi de finances, et évoque des discussions en vue d’une nouvelle initiative

27-12-2022

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a déclaré que « le processus actuel en Tunisie est en dehors du contexte de l’histoire ».

Dans un discours hier après-midi à Hammamet, relayé par la TAP, il a ajouté, au sujet de la loi des finances, que « le gouvernement est en train d’extorquer son peuple, la loi a exacerbé la souffrance des Tunisiens en instituant des impôts supplémentaires, les Tunisiens vont en assumer les charges dans un proche avenir ».

Présidant une séance de dialogue, dans le cadre des travaux de la fédération syndicale de la femme et de la jeunesse, qui se poursuit du 26 au 28 décembre à Hammamet, il a pointé « une tromperie Â», dans les propos de la ministre des Finances, au sujet de la participation de l’UGTT en matière d’élaboration de la loi de finances. « Il y a une grande différence entre la consultation et la présentation d’idées et des suggestions qui n’ont pas été prises en considération, et partant l’on ne peut parler de participation à la responsabilité, d’autant que les suggestions n’ont pas été prises en compte ».

Il a, encore, considéré la loi de finances, comme étant « une loi de fiscalité, qui réduit les ressources de la subvention de près de 26 %, c’est une consécration de l’orientation de la levée de la subvention progressivement, malgré les difficultés dans le pays, la cherté, outre la TVA dont le citoyen aura à s’acquitter ».

« Je n’ai pas appelé à mobilier la rue, mais j’ai dit qu’il fallait contrer toute révision de choix. C’est le pouvoir exécutif qui trace les choix, si ces choix touchent la subsistance du peuple, leur médicament, enseignement…il est certain qu’il y ait une pression dans la rue, laquelle est encadrée, et a des objectifs pour revoir les choix et les orientations », a-t-il souligné.

Un programme tuniso-tunisien à présenter au FMI

Le SG de l’UGTT a ajouté que son organisation n’est pas contre le recours au fonds monétaire international (FMI), mais « notre désaccord réside dans l’ambiguïté, on se dirige vers l’institution financière par quels choix, lesquels commencent à être clairs à travers la loi de finances ».

« Nous aurions souhaité se diriger vers le FMI, avec un consensus réel et une vraie approche participative au sujet d’un programme tuniso-tunisien, le gouvernement aura, le cas échéant, la capacité et la solidité de négocier, mais le gouvernement a fait un autre choix, et c’est lui qui en assume la responsabilité », a-t-il asséné.

« Nous en tant qu’UGTT, nous avons nos choix que nous allons défendre par tous les moyens possibles au nom de nos échéances et nos droits économiques et sociaux ».

Au sujet des entreprises publiques, il a affirmé que la position de l’organisation syndicale est claire, nous proposons une méthode « au cas par cas », « nous cherchons un dialogue sérieux, nous voulons que le secteur public soit une locomotive pour le développement. »

Noureddine Taboubi a, de surcroit, souligné que « l’UGTT n’a pas encore posé une initiative au sujet de la situation générale dans le pays, mais a commencé la discussion de certaines idées avec le conseil de l’ordre des avocats ». Les débats vont se poursuivre ce mardi par une nouvelle rencontre avec le bâtonnier des avocats et le président de la ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), pour continuer à échanger les idées et élaborer une conception claire ».

Gnetnews