Virus de la langue bleue : Précisions du conseil national de l’ordre des médecins vétérinaires

22-10-2020

Depuis quelques jours, l’affaire de la maladie de la langue bleue ne cesse d’enfler. En effet, ce virus animal, qui touche essentiellement les moutons et les vaches, connaît une recrudescence du nombre de cas dans les cheptels.

D’après Wafa ben Hammouda, directrice de la santé animale au ministère de l’Agriculture pas de quoi s’alarmer. Selon les chiffres avancés par son département, la maladie n’a pas dépassé la moyenne nationale estimée à 5% et dont la majorité ont été détectés dans la région de Mahdia.

Pourtant, du côté des vétérinaires cette augmentation du nombre d’animaux contaminés ne doit pas être négligée.

La maladie de la langue bleue, appelée aussi la fièvre catarrhale ovine, est un virus non contagieux touchant les ruminants et les camélidés dont les ovins et bovins. Elle se transmet par des moucherons piqueurs. Si jusqu’en 2018, le vaccin contre cette maladie était obligatoire pour les éleveurs, aujourd’hui ce n’est plus le cas.

Pour en savoir plus nous avons contacté le Professeur Ahmed Rejeb, Président du Conseil national de l’Ordre des médecins vétérinaire. Pour lui ce phénomène n’est pas à prendre à la légère.

« Le principal risque est pour les éleveurs. Il faut savoir que 85% d’entre eux sont de petits éleveurs et ne disposent donc pas d’un cheptel important. Ainsi si par exemple, un éleveur détient 10 moutons et que la moitié, sont malades c’est alors une catastrophe économique pour lui », explique Rejeb.

La maladie de la langue bleue est transmise par les moustiques et qui sont présents autour des eaux stagnantes, crées par les pluies. « Il y a un mois quand nous avons eu de fortes pluies, nous savions qu’il y avait un risque d’apparition du virus de la langue bleue », souligne Ahmed Rejeb. « Mais, pour autant, le ministère n’a rien fait pour prévenir ce problème et la stratégie d’élimination des moustique n’a pas été mise en place », ajoute-t-il.

Le médecin explique également que le virus dispose d’un génome dit segmenté. C’est à dire qu’il existe plusieurs variantes de la maladie (24) et que donc la vaccination n’est pas la seule solution pour faire face à cette maladie. « Il faut d’abord éliminer les facteurs de risque », dit-il.

A noter que le virus de la langue bleue donne lieu à un faible taux de mortalité et qu’il n’est pas transmissible à l’homme. Pour autant il demeure un risque économique pour les éleveurs si la situation venait à endurer.

Wissal Ayadi