Youssef Chahed se présente à l’élection présidentielle, comme le candidat antisystème

09-08-2019

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a annoncé hier soir, jeudi 08 août, sa décision de se porter candidat à l’élection présidentielle anticipée de la mi-septembre. Sa candidature a été entérinée à l’unanimité au cours du conseil national élargi de son parti Tahya Tounes, tenu au palais des Congrès de Tunis.

Le président de Tahya Tounes s’est présenté comme étant le candidat antisystème qui, plus est, rompu à l’exercice du pouvoir ; à l’Etat et ses rouages.

« Si on veut une rupture réelle et sérieuse avec le système, il faut faire confiance aux jeunes », a-t-il prôné, estimant que « ceux qui accèdent aux responsabilités devront avoir connaissance de l’Etat, ses règles et ses astreintes, et non se cantonner aux slogans ».

Selon sa vision, « le président de la République devra avoir le courage et l’audace pour opérer la rupture, briser les conservatismes et libérer les énergies qui existent dans le pays ».

Il a dit avoir fait l’objet d’une « campagne de dénigrement » pour sa guerre contre la corruption, soulignant « avoir présenté des lois allant dans le sens de la lutte contre ce fléau dangereux, à l’instar de la loi sur la déclaration du patrimoine et l’amendement de la loi électorale qui oblige les candidats de s’acquitter de leurs impôts ».

Le locataire de la Kasbah a défendu le bilan de son gouvernement de trois ans, considérant qu’il a réussi « à remettre les indicateurs au vert », comme il l’a promis lors de sa prise de fonctions.

Chahed a exclu être le candidat du mouvement Ennahdha soulignant qu’ »il ne pourra être l’oiseau rare ». Il a rétorqué à ceux qui l’avaient accusé « d’avoir conclu un deal avec le mouvement Ennahdha, pour demeurer chef du gouvernement et ne pas se présenter à la présidentielle »: « Voilà, je suis resté chef du gouvernement, et je me présente à l’élection présidentielle », a-t-il pavoisé.

Ni la loi, ni la constitution n’obligent le chef du gouvernement à démissionner pour briguer un mandat présidentiel. Selon la loi fondamentale, le gouvernement ne pourra faire l’objet, pendant cette période de présidence provisoire précédant l’élection anticipée, d’une motion de censure.

L’article 86 de la constitution tunisienne dispose que « durant la période de présidence par intérim, il est procédé à l’élection d’un nouveau Président pour un mandat présidentiel complet et aucune motion de censure à l’encontre du gouvernement ne peut être présentée ».

Gnetnews