Sit-in ouvert du personnel de la Santé au siège du ministère ( Reportage)

09-02-2021

Depuis ce mardi matin le personnel de la santé public est en grève ouverte devant le ministère de la Santé à l’appel de la Fédération générale de la santé.

Ce mouvement concerne tous les établissements de santé ainsi que les directions régionales et centrales, à l’exception des services d’urgences.

Le personnel en grève proteste contre les récentes déclarations de la ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Fonction publique, Hasna Ben Slimane, réclamant la mise en application de l’article 2 de la loi relative au statut général de la fonction publique.

La ministre avait affirmé lors d’une audition à l’ARP que l’application des dispositions de cet article au personnel de la santé «risque de démanteler la fonction publique».

Ces déclarations ont été très mal prises par la Fédération générale de la santé qui y voit une totale remise en cause des accords signés avec le gouvernement, à l’époque de Elyes Fakhfakh.

Cet article 2 de la Loi n° 83-112 du 12 décembre 1983, portant statut général des fonctionnaires de l’Etat, des collectivités publiques locales et des établissements publics à caractère administratif, porte sur les statuts particuliers de certains métiers.

Pour le secteur de la santé cela concerne le corps médical et juxta-médical. Mais ce que veut la Fédération de la santé, c’est que cet article 2 soit appliqué à l’ensemble du personnel de la santé, comme convenu avec l’ancien gouvernement.

C’est donc suite à ce blocage, que le syndicat a lancé un appel à un sit-in. A cet égard, à l’entrée du ministère de la Santé des dizaines de matelas ont été apportés par la fédération, afin que les protestataires passent la nuit dans les locaux de l’administration.

Abdelfattah Ayari est membre de la fédération. Il explique que le personnel de Santé est prêt à l’escalade si ses revendications n’étaient pas entendues. D’après lui, une audience est prévue, ce mardi,  entre le ministère et la Fédération générale de la santé, qui permettra une éventuelle sortie de crise.

Il déplore par ailleurs les mauvaises conditions de travail du personnel soignant dans les établissements de santé publique.

« Aujourd’hui 140 personnes du corps médical sont décédées depuis le début de la pandémie. Et ce chiffre augmentera tant que le gouvernement restera passif », souligne Abdelfaattah Ayari.

Il affirme également que les personnels de santé devaient tous bénéficier du vaccin anti-grippe en attendant l’arrivée du vaccin contre le coronavirus. « Au CHU de la Rabta il y a 2200 employés. En octobre on nous a fourni 400 doses de vaccin anti-grippe. Le reste n’est arrivé que la semaine dernière », dit-il amèrement.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus, un reportage consacré à cette grève.

Wissal Ayadi