Affaire Sami Fehri : Les données saisies suite aux perquisitions sont extrêmement importantes (Sofien Sliti)

07-11-2019

Le porte-parole du pôle judiciaire économique et financier, Sofien Sliti, a révélé hier soir que « les données saisies avant-hier par la brigade économique de Gorgani, sont extrêmement importantes, et sont en lien étroit avec l’affaire, objet de l’enquête, autour d’un blanchiment d’argent présumé ».

Revenant hier soir sur la chaîne Attassia, sur l’affaire Cactus Prod, et la mise en détention avant-hier de Sami Fehri, Sliti a infirmé ce qu’avait écrit le même jour l’avocat Abdelaziz Essid, que rien n’a été trouvé suite aux perquisitions. « Des données très importantes ont été saisies en relation avec l’affaire actuelle, que nous allons révéler à l’opinion publique en temps opportun », a-t-il affirmé, annonçant la tenue d’une conférence de presse, prochainement, sur ce dossier et d’autres qui préoccupent l’opinion publique. Sliti n’a pas donné plus de détails, invoquant le droit de réserve, et martelant que « ce qui a été saisi est en rapport avec des soupçons de blanchiment d’argent, et les recherches avancent ». Il a par ailleurs indiqué que Slim Riahi est une partie « originelle » dans ce dossier.

Sur l’origine de l’affaire, il a déclaré qu’une plainte était déposée par le chargé du contentieux de l’Etat depuis février 2019, au nom du ministère des Finances et plus précisément de la Commission nationale de gestion des biens confisqués, démentant les allégations de Me Abdelaziz Essid ayant accusé le parquet d’agir seul sans qu’il y ait une plainte. « Cette plainte existe et le pôle judiciaire économique et financier (PJEF) s’en est saisie depuis février, et a chargé la brigade des enquêtes économiques de Gorjani de mener l’enquête ».

Séliti a fait la lumière sur le parcours procédural enclenché depuis cette date, notamment l’audition en Mars 2019 par la brigade des enquêtes économiques et financières du chargé du contentieux de l’Etat, et en Avril du représentant du comité de contrôle général des finances, lequel a été auditionné, encore une fois, en Mai.

« L’administratrice judiciaire, le gérant de la société ainsi que Sami Fehri ont été auditionnés en Juin 2019, en présence de leur avocat », a-t-il dit.

Les procédures, expertises, et réquisitions ont débouché sur des données importantes, d’où la décision du parquet la semaine dernière d’émettre dix (10) interdictions de voyage, a-t-il fait savoir.

Il a ajouté que le dossier était transféré, de nouveau, à la brigade des enquêtes économiques et financières avant-hier (mardi 05 novembre), les investigations ont duré plus de 12 heures, suite à quoi le parquet, après avoir consulté le dossier, a décidé la mise en détention de trois personnes, Sami Fehri, l’administratrice judiciaire de Cactus Prod et le gérant de la société.

Des perquisitions menées en présence de la police technique 
Au sujet des perquisitions, Sliti a rejeté l’emploi du mot « descente », précisant qu’il s’agit de perquisitions menées par la brigade économique et financière sur ordre du parquet, en présence de la police technique. Les perquisitions se sont déroulées, en collaboration avec le parquet, territorialement compétent, celui de l’Ariana, étant donné que le domicile est situé à la Soukra, a-t-il précisé.

Selon ses dires, « la perquisition du domicile de Sami Fehri s’est déroulée en présence de son épouse, et celle du domicile de l’administratrice judiciaire en présence de son époux. »

Sur les raisons pour lesquelles, les perquisitions ont touché les proches et amis, il a rétorqué que « la sœur de Sami Fehri est accusée dans ce dossier », affirmant que « toutes les procédures ont été respectées conformément au code des procédures pénales ».

Le porte-parole du PJEF a exclu toute pression subie par le parquet par qui que ce soit. « Aucune partie, ni Ennahdha, ni Nidaa Tounes, ni Qalb tounes ne peuvent donner des instructions au parquet ».

« La brigade économique de Gorjani est spécialisée, et n’examine que les affaires économiques et financières, et les données en rapport avec le dossier, elle n’a rien à voir avec un document ou un CD lié à Ennahdha, même s’il existe, elle n’a pas le droit de le saisir », a-t-il souligné.

Gnetnews