Demain, jour férié à Sidi Bouzid, mais la fête sonne comme une « défaite »

16-12-2019

A l’occasion du 9ème anniversaire du déclenchement de la révolution de « la liberté et de la dignité », le 17 décembre 2010, Sidi Bouzid abrite à partir de ce lundi un festival qui sera émaillé par des activités culturelles.

L’union régionale de Sidi Bouzid célèbre demain, mardi, 17 décembre 2019, cet anniversaire, en présence du Secrétaire Général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi.

Par ailleurs, l’union régionale du travail de Sidi Bouzid décrète demain mardi 17 décembre, un jour férié.

Il y a neuf ans, la première étincelle de la révolution a éclaté à Sidi Bouzid, lorsque Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant s’est immolé par le feu, donnant lieu à un soulèvement ayant gagné peu à peu toutes les régions du pays.

La révolte populaire a abouti le 14 janvier 2011 à la chute du régime et a fait boule de neige dans toute la région. Les peuples arabes ont emboîté le pas au peuple tunisien, et se sont soulevés contre le despotisme et l’injustice, un mouvement appelé le printemps arabe a pris corps. L’espérance populaire a été, néanmoins, vite trahie ; instabilité, conflits armés et guerres civiles s’y sont substitués, la situation est devenue partout pire qu’avant.

En Tunisie, un processus de transition démocratique a été amorcé depuis, ayant été à l’origine d’importantes avancées politiques, ternies par une dégradation des droits socioéconomiques, et une montée du terrorisme et de la corruption.

Même si elle reste pacifique, et saluée dans le monde entier, la transition tunisienne a été par moments cahoteuse. L’accentuation de la crise économique, sociale et financière d’année en année, la paupérisation grandissante, la persistance des injustices et du déséquilibre régional, et le recul de l’autorité de l’Etat rendent le pays en proie à l’inconnu, a fortiori face à un paysage politique post-électoral effrité qui porte en lui les germes de l’instabilité.

La fête du 17 décembre- 14 janvier sonne comme une défaite où l’idéal et l’espoir nés de ce changement fulgurant ne cessent de s’évaporer, laissant place à la désillusion et à l’inquiétude envers des lendemains incertains.

Gnetnews