Tunisie : La douane fait appel à de jeunes talents pour se moderniser et numériser ses services

26-01-2022

Utiliser les jeunes ingénieurs tunisiens afin de moderniser l’administration douanière. C’est le défi que s’est lancé la Direction générale de la douane, en organisant un Hackathon. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la première édition de la Conférence nationale « Smart customs »  qui a démarré depuis le 9 décembre dernier.

Ainsi, ce mercredi 26 janvier, date de clôture, est l’occasion de dévoiler les lauréats de ce concours technologique. Une date qui n’a pas été choisie au hasard puisqu’elle désigne la journée mondiale de la douane, qui a pour thème cette année la digitalisation.

C’est dans les les locaux flambant neufs de la Direction générale de la douanes situés au Centre Urbain Nord à Tunis, qu’une conférence de presse a été organisée afin de présenter les grands gagnants.

Sur 175 inscriptions, 60 participants répartis en 13 groupes ont été choisis pour élaborer leur projet. Ils ont pu profiter du Laboratoire d’innovation douanière situé au siège de la DGD. Ainsi des start-ups, des créateurs et des étudiants pluridisciplinaires avec des cultures, des compétences et des expériences diverses et variées ont travaillé d’arrache-pied afin de créer des solutions intelligentes et des services innovants qui serviront à digitaliser les services de la douane. Ils devront utiliser les technologies de l’intelligence artificielle, de l’Internet des Objet et de l’analyse des données.

Trois thèmes centraux ont été définis:

Le E-dédouanement et la facilitation numérique. l’objectif étant de simplifier et accélérer les procédures douanières).

Le smart contrôle douanier

Le smart management douanier.

Parmi les 13 projets pré-sélectionnés, on retrouve notamment des projets de drones, d’applications, de scanners pour vérifier les bagages à l’aéroport ou encore des solutions pour développer la formation des agents.

La sélection finale des trois lauréats se fera par un jury spécialisé qui désignera les projets les plus prometteurs en fonction de leur faisabilité technique et opérationnelle, de leur mise en œuvre avec les besoins exprimés et le degré d’innovation technologique.

Pour Haythem Zennad, porte parole de la Direction générale de la douane, cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan stratégique de la modernisation de la douane 2020/2024, voulu par le gouvernement.

« On entend souvent que la douane est très hermétique concernant les données. Mais cela c’est du passé. Nous sommes dans une nouvelle ère, celle du big data. Et nous voulons nous ouvrir », indique-t-il.

Ce dernier a également affirmé que les nouvelle solutions proposées par les jeunes ingénieurs vont permettre concrètement de multiplier les opérations de dédouanement et ainsi alléger les procédures et les limiter dans le temps. Par conséquent, les exportateurs et les importateurs pourront gagner du temps dans leurs démarches et limiter les coûts e stationnement dans les ports par exemple.

Enfin Zennad explique que « la digitalisation permettra également de limiter l’intervention humaine et donc de lutter contre toutes les tentations de corruption », nous dit-il.

Par ailleurs, ce dernier a rappelé que le portail Internet dédié à la douane a été largement modernisé grâce à la technologie de la société tunisienne I-Compass qui permet de poser des  questions aux services de la douane via un système de chat, utilisant plusieurs langues et notamment le dialecte tunisien.

Pourtant en nous rendant nous-même sur le site afin de tester cette technologie, force est de constater que ce service n’est pas fonctionnel.

Se pose ainsi la question de la qualité des infrastructures réseau qui permettront une digitalisation efficace, non pas seulement dans les services de la douane mais dans toutes les administrations publiques qui méritent une réelle refonte des systèmes numériques qui permettrait d’éviter les lourdeurs administratives auxquelles les Tunisiens font encore face aujourd’hui.

Wissal Ayadi