Le SNJT appelle à la révision du décret 54 et à l’arrêt des poursuites contre les journalistes

16-09-2025

À l’occasion du troisième anniversaire de l’entrée en vigueur du décret-loi n°54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information et de communication, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a lancé, mardi 16 septembre 2025, un appel à la révision urgente de ce texte et à la fin des poursuites engagées contre les professionnels des médias.

Le syndicat estime que ce décret, depuis son adoption, est utilisé de manière systématique pour cibler journalistes, blogueurs, militants et opposants politiques, souvent sous l’accusation de diffusion de « fausses nouvelles » ou d’ »atteinte à autrui ». Il dénonce un climat de peur et d’autocensure dans les salles de rédaction.

Le SNJT affirme que la liberté d’expression et de presse est un droit constitutionnel qui ne saurait être remis en cause, rappelant que la lutte contre la désinformation passe par l’accès à l’information, le renforcement du journalisme professionnel et l’éducation aux médias, et non par des sanctions pénales.

Parmi ses principales revendications :

-la révision du décret 54 par le Parlement dans des délais raisonnables,

-l’arrêt des poursuites judiciaires en cours et la libération immédiate des personnes détenues,

-l’ouverture d’un dialogue national sur la politique publique des médias,

-le respect des engagements internationaux de la Tunisie en matière de droits humains,

-ainsi que le renforcement du rôle de la HAICA en tant qu’organe de régulation indépendant.

« La liberté de la presse n’est pas un luxe, mais la garantie fondamentale de la démocratie et de la transparence. Tout recul en ce domaine constitue un recul de l’État de droit », conclut le communiqué du syndicat.

Gnetnews