Marcus Cornaro se défend de tout chantage de l’Union européenne sur la Tunisie, et fait état d’un « engagement fort »

03-10-2023

L’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, a fait état ce mardi d’un engagement fort de l’Union européenne en Tunisie.

Dans une interview accordée cet après à Mosaïque, et invité à réagir à la déclaration du président de la république la veille, lors de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères, selon laquelle la Tunisie n’accepte ni la charité, ni l’aumône et encore moins la compassion, le diplomate européen a indiqué qu' »il y a une dimension philosophique du concept de la charité ».

Il a exclu toute incompréhension de la part de la Tunisie, considérant qu’il s’agit « d’une impatience » des deux parties de traduire dans les faits la teneur du mémorandum d’entente signé le 16 juillet dernier à Tunis, en présence de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, alors accompagnée de Gioriga Meloni et de Mark Rutte, respectivement, présidente du Conseil italien et Premier ministre néerlandais.

Cornaro a ajouté que la Tunisie et l’Union européenne sont d’accord sur les priorités et sont en contact permanent pour faire avancer la mise en oeuvre de ce mémorandum.

S’agissant des chiffres avancés autour du soutien financier de l’Union européenne à la Tunisie, l’ambassadeur a évoqué les 42 millions d’euros proposés il y a deux mois (en juillet) sur une enveloppe totale de 105 millions d’euros, ainsi que que les 100 millions d’euros, alloués à la coopération maritime.

Au sujet des 900 millions euros évoqués, en marge de la signature  du mémorandum, le diplomate européen a indiqué que le mémorandum ne contient pas de chiffres.

Les 900 millions d’euros ont été évoqués dans les déclarations médiatiques, sous forme de prêt pour accompagner les réformes, et qui devraient être liés à un accord avec le FMI, a-t-il souligné en substance.

Il a ajouté que la démarche de la Tunisie au sujet du processus de négociation avec le fonds monétaire international et la conclusion d’un accord  n’est pas encore claire, signalant que la Tunisie est libre d’avoir recours au FMI ou un autre bailleur de fond, mais devra être claire sur les ressources dont elle se servira pour financer son déficit budgétaire.

Marcus Cornaro a salué la légère amélioration de la situation économique, félicitant la Tunisie pour l’excellente saison touristique, l’amélioration des recettes fiscales…reste à trouver les ressources pour financer le budget, a-t-il martelé.

Ce faisant, le diplomate européen s’est défendu de tout chantage exercé par la partie européenne sur la question migratoire, faisant état d’une « conviction » entre les deux parties quant à la nécessité de lutter contre les flux migratoires irréguliers.

Il a affirmé que le partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne ne se limite pas à la migration irrégulière, mais est beaucoup plus large et concerne la coopération économique, énergétique, l’investissement, le secteur privé, etc.

Le représentant de l’UE à Tunis a indiqué que le marché de travail européen est preneur de talents tunisiens dans plusieurs secteurs tels que la construction, la santé, le tourisme, les nouvelle technologies…, en allusion à la volonté de l’Union européenne de promouvoir la migration régulière.

Gnetnews