Responsabilité du ministère du Commerce dans la crise du pain : Rapport de l’ONG Raqaba

05-12-2023

Dans un communiqué publié ce lundi sur sa page officielle, l’ONG Raqaba indique que malgré des quantités de blé tendre distribuées qui n’ont pas connu de baisse de janvier à septembre 2023 par rapport à la même période de 2022, la crise de la pénurie de pain persiste.

« Le léger recul, ne dépassant pas 0,7%, soit l’équivalent de 6,7 mille tonnes seulement (de 902,8 mille tonnes à 896,1 mille tonnes), est justifié par divers facteurs. En comparaison avec les années 2020 et 2021, les quantités de blé tendre distribuées ont augmenté respectivement de 2,1% (équivalent à 18,8 mille tonnes) et de 4,2% (équivalent à 35,9 mille tonnes) jusqu’à fin septembre 2023 », peut-on lire. 

Toujours selon Raqaba, la période de janvier à septembre 2023 a également enregistré une baisse significative des prix moyens des céréales fournies. Le prix moyen par tonne de blé dur a diminué de 189 dollars par rapport à la même période de 2022 (passant de 665 dollars à 476 dollars). De même, le prix moyen par tonne de blé tendre a diminué de 93 dollars par rapport à la même période de 2022 (passant de 422 dollars à 329 dollars). « Cette situation a permis des économies importantes au cours de la période considérée ».

Comme mentionné dans son dernier rapport sur la crise du pain publié le 25 août dernier, l’ONG souligne que la crise actuelle de l’indisponibilité suffisante de pain ne résulte ni d’un problème d’approvisionnement en blé tendre par l’Office des Céréales, ni du problème d’approvisionnement et des prix sur le marché mondial, ni de la distribution par l’Office, ni d’une surconsommation. « La crise découle principalement de la manipulation de la farine, en particulier de la farine subventionnée exclusivement fournie aux boulangeries classées. Ceci, dans un contexte où le ministère du Commerce n’a pas réussi à assumer ses responsabilités et s’est contenté de contrôles temporaires pendant les crises ».

Ainsi, l’ONG Raqaba, après une série de visites sur le terrain dans plusieurs boulangeries classées dans les grandes régions de Tunis, a confirmé l’absence quasi-totale des structures chargées de contrôler les boulangeries. Cela a été observé avec plusieurs infractions, notamment :

  1. L’absence de gros pains dans toutes les boulangeries visitées malgré le monopole des boulangeries classées « A » (qui produisent exclusivement des gros pains de 400 grammes) sur une grande proportion de la farine subventionnée (rapport de l’Observatoire de Surveillance publié le 24 août 2023).
  2. La disponibilité de petits pains subventionnés dans un nombre limité de boulangeries classées « C » (ne dépassant pas 30%) par rapport à la disponibilité de pains fins à des quantités variables et à des prix élevés.
  3. La fermeture de la plupart des boulangeries dans la plupart des régions du pays l’après-midi.
  4. La non-affichage de l’étiquette qui informe le consommateur sur le type, le poids, le prix du pain et la spécialité de la boulangerie, ce que le cadre réglementaire impose dans de nombreuses boulangeries.

De ce fait Raqaba, réitère une fois de plus que la crise n’est pas inévitable et pourrait être surmontée si « la volonté, l’objectivité et le courage de prendre des décisions étaient présents », conclu le communiqué.

Communiqué