Tunisie/ 08 Mars : Les politiques courtisent l’électorat féminin en prévision des scrutins de l’automne

08-03-2019

La Tunisie célèbre ce vendredi 08 Mars, à l’instar de la communauté internationale, la journée internationale de la femme. Une occasion pour mettre en exergue les acquis réalisés en faveur de la femme tunisienne, celle qui jouit d’un statut privilégié, la plaçant à l’avant-garde dans la région arabe et dans le monde.

Cette célébration intervient dans une année électorale ; la Tunisie s’apprête à tenir des scrutins cruciaux en fin de 2019, dont le calendrier vient d’être annoncé par l’ISIE. Les candidats aux législatives du 06 octobre, et à la présidentielle du 10 novembre s’évertueront à courtiser l’électorat féminin et à polariser ses voix.

Égalité successorale : projet phare de la campagne
La thématique féminine est ainsi présente dans l’agenda de l’exécutif. A ce stade, ni le président de la république, ni le chef du gouvernement n’ont dévoilé leurs intentions de se présenter à la prochaine présidentielle. Quoi qu’ils en disent, ils ne semblent pas s’y désintéresser. Leur rivalité qui transparait à plus d’un égard, concerne aussi la séduction des électrices.

A l’initiative présidentielle sur l’égalité dans l’héritage, le chef du gouvernement répond ce 8 Mars par une batterie de mesures en faveur de la gent féminine dont l’inclusion des femmes rurales dans le régime de couverture sociale, le prolongement du congé de la maternité, l’amendement du code de la nationalité…

Les partis politiques qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition ne sont pas en reste. Tous se prononcent pour la promotion de la condition de la femme, la préservation de ses droits, la consolidation de ses acquis, et de sa présence dans la vie politique et publique. Même si dans les faits, les milieux partisans restent primordialement masculins. Aucun parti politique n’est dirigé par une femme, et les postes de leadership et de décision restent quasiment monopolisés par les hommes.

La femme sera un argument électoral. Les partis politiques s’évertueront à respecter la parité verticale et horizontale sur leurs listes aux législatives ; un signe à l’aune duquel leur engagement à faire de la femme l’égale de l’homme, sera évaluée et jugée.

Les candidats à la présidentielle promettront des monts et merveilles pour améliorer la condition des descendantes d’Eve. S’ils sont au pouvoir, les postulants à la magistrature suprême feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que leurs textes soient votés, que le code du statut personnel soit amendé, et que des avancées effectives soient réalisées en faveur de la femme. S’ils sont dans l’opposition, les candidats à la succession de Béji Caïd Essebsi, s’engageront à éliminer toute forme de discrimination à l’égard des femmes et à s’acheminer vers une véritable égalité en droits et en devoirs, entre les deux sexes.

L’électorat féminin reste à courtiser et à conquérir, et ce sont les voix des femmes qui feront la différence dans les urnes ; encore faut-il parvenir à vaincre ce sentiment de désaffection à la politique et à la chose publique, qui touche au même titre les femmes et les hommes.

H.J.