Tunisie : Bensédrine dénonce une nouvelle loi sur la réconciliation qui vise « à faire avorter la justice transitionnelle »

11-01-2021

La présidente de l’Instance Vérité et Dignité, Sihem Bensedrine, a affirmé ce lundi 11 janvier, que « l’accusation de corruption adressée à l’IVD est une simple tempête dans un verre d’eau, le but étant de faire passer la nouvelle loi sur la réconciliation, menée par le conseiller du président de l’Assemblée, Mohamed Ghariani, et de supprimer les juridictions spécialisées ».

Lors d’une conférence de presse avec des membres de l’instance, Bensédrine a exclu qu’il y ait corruption dans le rapport de la Cour des comptes, mais juste certaines failles.

La propagation de telles allégations fallacieuses vise à faire passer une autre loi sur la réconciliation, dont le but est clair, faire avorter le processus de justice transitionnelle, a-t-elle souligné.

Selon ses dires, « Mohamed Ghariani était présent dans la salle d’opérations, lorsque l’ordre de tirer sur les jeunes de la révolution était donné, il est le premier responsable du RCD dissous, qui symbolise la plus grande institution ayant commis des violations, en termes financier et humain, contre les Tunisiens ». « Le fait de le charger de chapeauter le dossier de la réconciliation, constitue la plus grande humiliation à la révolution tunisienne et ses institutions », a-t-elle déclaré.

« Ghariani n’a pas le droit de parler au nom de la révolution, étant donné qu’il est parmi les accusés de crimes et de violations, liés à la justice transitionnelle », a-t-elle souligné.

Sihem Bensédrine a ajouté que le président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, n’avait pas le droit, conformément à l’article 21 de la loi sur la justice transitionnelle, de nommer Ghariani dans les institutions de l’Etat, réclamant l’annulation de cette nomination.

La présidente de l’IVD dont la mission s’est terminée il y a deux ans, a appelé celui qui a une preuve sur l’implication de l’instance dans la corruption, à se diriger à la justice.

Gnetnews