Tunisie : En visite à el-Fouladh, Saïed dénonce « la mafia » et sa mainmise sur le secteur de la Sidérurgie

27-12-2023

Le président de la république, Kaïs Saïed, a réaffirmé l’attachement aux entreprises publiques. Nous n’y renoncerons pas, a-t-il réitéré, faisant état d’une volonté forte de surmonter toutes les difficultés.

En marge de sa visite hier à la société tunisienne de Sidérurgie, el-Fouladh de Menzel-Bourguiba (Bizerte), le chef de l’Etat s’est désolé de la situation de ce qui était un fleuron de l’industrie tunisienne pendant des décennies, « cette société exportait naguère vers l’Amérique et l’Europe », s’est-il rappelé, selon une vidéo mise en ligne.

El-Fouladh restera la propriété de l’Etat, nous ne l’abandonnerons pas, tout autant que les autres entreprises publiques, a-t-il affirmé, pointant « des réseaux criminels » qui ont la mainmise sur les enchères, et le secteur de la sidérurgie et des férailles.

Il a imputé les dysfonctionnements qui minent l’usine et l’arrêt de ses fours, au fait de vouloir la dévaluer pour la céder à des prix modiques à des mafias, liées aux mafias étrangères.

Saied a regretté que des millions de tonnes de ferrailles s’amoncellent partout et dans toutes les entreprises publiques, et sont délaissées, alors qu’elles devraient revenir à el-Fouladh, préconisant l’adoption d’un texte de loi pour régir ce secteur.

Il a critiqué que les enchères dans le secteur des ferrailles qui devraient être régies par la concurrence loyale, procèdent d’entente illicite de réseaux qui ont des relations au sein de l’Etat et qui monopolisent ce secteur.

L’entreprise a failli être cédée en 2017 à un investisseur moyennant 50 milliards, ce qui n’équivalait même pas au prix du terrain, a-t-il fustigé. « Ils évoquaient la réalisation des objectifs de la révolution, alors qu’ils Å“uvraient à porter atteinte à l’Etat tunisien », a-t-il dit, parlant « d’un crime masqué avec la loi qui innocente le criminel ».

La société enregistre des pertes de 8,5 millions de dinars, a-t-il révélé, se désolant que les trésors de la Tunisie soient abandonnés.

Il a expliqué le manque de main d’œuvre au sein de l’usine au fait que les départs à la retraite ne sont pas remplacés, relevant les conditions pénibles dans lesquelles travaillent les employés d’El Fouladh, à une température de 700° à 1000°, d’où leur espérance de vie qui est en dessous de l’espérance de vie au niveau national.

Ce faisant, Saïed a réitéré que la politique de l’Etat est fixée par le président de la république, le pouvoir législatif est du ressort du parlement, revenant, par la même occasion, sur les raisons de la désertion des urnes constatée dimanche 24 décembre, jour du scrutin local.

Gnetnews