Tunisie : I Watch accuse le magistrat nommé à la tête de l’INLUCC de « graves soupçons et dépassements »

08-06-2021

L’Organisation I Watch exprime son « vif mécontentement envers la nomination « suspecte » du magistrat Imed Ben Taleb, à la tête de l’Instance nationale de lutte contre la Corruption (INLUCC), suite à une décision du chef du gouvernement, Hichem Méchichi ».

Dans un communiqué rendu public hier soir, l’ONG dit « avoir intenté une plainte pénale contre Imed Ben Taleb, à la date du 16 Juin 2020, pour atteinte à l’administration, dissimulation de dépassements, et violation de la règlementation en vigueur ».

Selon l’organisation, « Imed Ben Taleb a servi, pendant sa présidence de la commission de saisie, les intérêts de l’homme d’affaires Marouane Mabrouk, avec la tentative de récupération des biens confisqués en Tunisie, malgré la parution de jugements définitifs, selon lesquels, ils sont la propriété de l’Etat tunisien ».

L’ONG évoque, par ailleurs, « les liens de parenté entre Imed Ben Taleb et le ministre de l’Intérieur proposé et l’actuel Secrétaire Général du gouvernement, Walid Dhehbi, ce qui ouvre la voie à des conflits d’intérêts, et confirme la tentative de mainmise sur cette instance et ses décisions ».

I Watch se dit mécontente de l’obstination du chef du gouvernement, Hichem Méchichi, « de nommer des personnes objet de soupçons à des postes sensibles au sein de l’Etat, au service d’intérêts personnels ou de ceux d’autrui ».

« Il n’y a pas lieu qu’il utilise ses prérogatives pour attenter à l’indépendance de l’instance, installer Imed Ben Taleb à sa tête, en dépit des graves soupçons et dépassements ayant entaché son travail au sein de la commission de confiscation », s’élève-t-elle.

L’ONG appelle « à se rétracter sur cette nomination suspecte, et appelle l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à accélérer l’élection des membres de l’instance constitutionnelle de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, pour stopper l’ingérence dans l’indépendance et l’intégrité des travaux de l’instance actuelle, qui se poursuivent pendant les dernières années ».

Le président de la république, Kaïs Saïed, a, pour sa part, contesté la révocation d’Imed Boukhris et son remplacement à la tête de l’Instance anti-corruption.

Gnetnews