Tunisie : Kaïs Saïed déplore un « Etat métastasé », et évoque « une guerre de libération contre les criminels et les lobbies »

23-02-2023

Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est rendu hier au siège de la Société des industries pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT), et a visité les entrepôts de la société, où des médicaments périmés et non conformés se sont entassés, après s’être rendu à un centre de formation professionnelle à Jbel Jloud.

Le chef de l’Etat a pointé, dans une vidéo, « certaines personnes qui sont périmées, et dont la date de péremption est dépassée et qui souhaitent faire leur retour », les accusant « de mener des campagnes déchaînées avec des parties suspectes pour porter atteinte à l’Etat ».

Il a considéré « inacceptable » qu’un lot aussi important de produits pharmaceutiques et de médicaments soient périmés, alors que de nombreux médicaments sont en rupture de stocks dans les pharmacies. Il a accusé « certains lobbies de vouloir avoir la mainmise sur le secteur des médicaments et d’abuser de la santé des citoyens ».

Saïed a affirmé que « les responsabilités seront délimitées et toute partie qui aura failli à ses obligations, aura à rendre des comptes ».

Il a appelé les tribunaux à accomplir leur mission et à faire assumer les responsabilités. « Les magistrats doivent jouer leur rôle et appliquer la loi à tous quels qu’ils soient, sinon ils auront à assumer leur responsabilité ».

Guerre de libération nationale

« Le pays mène une guerre de libération de ceux qui portent une pensée criminelle pour détruire l’Etat et attenter à la patrie », qualifiant la corruption qui sévit, « de cancer qui gangrène le corps de l’Etat ».

Il a pointé « des groupes qui accaparent le secteur des médicaments et des industries pharmaceutiques à cause de lois sur mesure adoptées les dernières années, pour servir certaines familles et lobbies ».

Le président de la république a déploré « un Etat métastasé », appelant « à éliminer les cellules cancéreuses et à appliquer la loi à tous ».

Saïed s’en est pris à « ceux qui appellent au dialogue, pourquoi avoir fait des élections, si on va avoir recours au dialogue ? Qu’ils viennent voir les problèmes réels du peuple tunisien, la pauvreté, le dénuement, la marginalisation. Et ils parlent dans les médias, et empochent des millions, celui qui ose les innocenter, en est un complice, » a-t-il lancé.

Le chef de l’Etat a appelé à la conjugaison des efforts pour sauver l’Etat et la patrie, et faire en sorte que les entreprises nationales soient prospères et dégagent des profits. « Parvenir aux équilibres financiers réels, et permettre au peuple d’accéder à son droit à la santé, au logement, à l’enseignement et à une vie décente, ne peuvent avoir lieu qu’à travers l’assainissement de l’administration et du pays des traitres et des lobbies », a-t-il souligné, considérant la trahison, comme « une maladie incurable ».

Gnetnews