Tunisie : Kaïs Saïed pointe « des fléaux anormaux » visant « à attenter à l’Etat de l’intérieur et à l’effriter »

16-04-2024

Le président de la république, Kaïs Saïed, a présidé hier, le conseil de sécurité nationale consacré à « des dossiers inhérents à la sécurité de la Tunisie, ainsi que de l’Etat tunisien, pour mettre un terme aux dérapages qui se produisent dans le pays et à l’extérieur ».

S’agissant de la situation sécuritaire générale, le chef de l’Etat a pointé « des fléaux anormaux », citant la violence dans un nombre de cités, où  des dizaines de personnes s’affrontent avec l’usage de différents types d’armes blanches. « Ces faits sont inhabituels et inacceptables en Tunisie, a fortiori que ces opération se répètent presque tous les jours, des enfants sortent le soir pour allumer les pneus, jeter des pierres et attiser la situation », a-t-il déploré, dans une vidéo postée sur la page officielle, Facebook, de la présidence.

Il a considéré que « ces évènements ne pouvaient être le fruit du hasard », appelant les appareils de l’Etat à les traiter et avoir une totale maîtrise de la situation.

Saïed a, par ailleurs, évoqué la propagation de la drogue, laquelle est consommée au sein même des établissements  éducatifs au vu et au su de tout le monde.

« La drogue qui est saisie, comme c’est relayé dans les informations, est beaucoup moins importante que celle qui est consommée quotidiennement dans la rue et les établissements scolaires », a-t-il dit,  appelant à mettre un terme à ce phénomène, à en traiter les causes, les conséquences et à faire assumer la responsabilité à chacun.

Le but est d’attenter à l’Etat de l’Intérieur, de l’effriter, afin qu’il soit un ensemble de cantons, a-t-il fustigé, affirmant que « l’Etat tunisien est unique, sa loi s’applique au nom du peuple et la fonction exécutive est assumée par le président de la république qui remplit ses prérogatives, conformément à la constitution ».

Et de marteler : « ils veulent attenter à l’Etat de l’intérieur, et attenter à la société par la violence et la drogue », regrettant qu’il n’y ait pas « de politique préventive » pour que ces batailles, comme celle qui s’est passée il y a deux jours à la Cité Ettadhamen, n’aient pas lieu.

Le président de la république s’est, également, arrêté à la montée du phénomène de la migration irrégulière. « La Tunisie a fait ce qu’elle devait faire conformément aux valeurs humaines, mais elle ne peut être victime de ceux qui ont planifié pour qu’elle soit un lieu de résidence ».

Il a réitéré que « la Tunisie ne sera ni un lieu de transit, ni de résidence », affirmant que « l’Etat doit avoir son emprise sur l’ensemble de son territoire, on ne peut accepter qu’il y ait des gens hors la loi ».

Il a parlé, sans entrer dans les détails, de ce qui a été planifié en 2017, « des gens qui se trouvent, aujourd’hui à l’étranger, ont empoché des centaines de millions de dollars et d’euros ».

Saïed s’en est pris aux organisations spécialisées dans la migration, qui « ne sont, en rien, venues en aide à la Tunisie, ou l’ont soutenu mais n’ont fait que publier des communiqués qui ne sont pas innocents. »

Le chef de l’Etat a rappelé que tous les rendez-vous étaient respectés ; « si dialogue il y a, il faut qu’il se déroule au sein des appareils de l’Etat et non à l’extérieur, on n’est pas dans les années 2014 », a-t-il lancé.

Gnetnews