Tunisie : Kaïs Saïed salue le plan Mattei, une route dans les deux directions afin que le Nord et le Sud avancent ensemble

30-01-2024

Le président de la République, Kaïs Saïed, a déploré que « les braises de la guerre se soient répandues sur le continent africain, depuis les accords de Berlin à la fin du 19ème siècle, et y sont, toujours, disséminées du fait, la plupart du temps, d’ingérences étrangères ».

Intervenu hier, lundi 29 janvier,  à l’ouverture du Sommet Italie – Afrique à Rome, il a souligné qu’ au cours de moins de trois décennies, de nombreuses régions en Afrique ont connu plus de 35 guerres civiles. « Quant au nombre des réfugiés et des migrants, il est difficile à recenser. Les Africains qui ont péri à cause des famines, de la propagation des épidémies et des maladies, ne sont pas moins nombreux que ceux qui sont tombés dans les guerres. L’espérance de vie dans l’un des pays africains dépasse à peine les 40 ans ».

« Toutes ces tragédies sont survenues et surviennent, à l’heure où l’Afrique possède un tiers des richesses du monde. Environ 2.4 trillions de dollar américain, un chiffre devant augmenter la prochaine décennie, conformément au dernier rapport 2023 de la richesse en Afrique », a-t-il noté, lors de cette rencontre au Sommet, à laquelle ont pris part des chefs d’Etat africains, des dirigeants de l’Union européenne, des chefs d’organisations régionales et internationales, autour des autorités italiennes.

Le chef de l’Etat a critiqué les résultats limités des conférences précédentes, dans telle capitale ou telle autre, lesquelles, débouchaient, généralement, sur des aides, « toutes cherchaient à être une locomotive, alors que les pays africains sont des remorques tirées dans un sens ou dans un autre ».

Il a, néanmoins, relevé « la nouvelle pensée dont procède le Sommet Italie – Afrique, à l’initiative louable de Meloni, ainsi que les nouvelles approches », se remémorant « les déceptions et douleurs du passé, et prospectant un nouvel avenir, consistant à traiter avec l’Afrique non du point de vue des remorques, mais selon la logique de la locomotive que l’on conduira ensemble, dans une direction que l’on tracera conjointement, en vue d’une nouvelle société humaniste fondée sur la justice, où les causes de discrimination, de dénuement et de pauvreté sont éradiquées ».

Le président de la république a salué le plan Mattei, « qui ne réside pas, uniquement, dans la coopération autour d’une série de secteurs, mais c’est une route dans les deux directions, laquelle est marquée par de nombreuses étapes, liées aux revendications légitimes de chaque être humain, où le Nord et le Sud se serrent la main, tout autant que l’Afrique et l’Italie, afin qu’ils avancent selon le principe d’égal à égal pour ouvrir une nouvelle page dans l’histoire ».

« Nous contribuons aujourd’hui à jeter les bases d’une structure de pensée rompant avec les anciens concepts, et ouvrant de nouvelles perspectives, où les humains sont égaux, et où il n’y pas un classement préférentiel des sociétés et des pays », s’est-il félicité.

Le président de la république a dénoncé, en préambule, le génocide perpétré en Palestine, déplorant ce qui se dit, les dernières semaines, sur « une nouvelle forme d’Etat sans attributs de l’Etat, en premier la souveraineté ».

Kaïs Saïed a conclu sa participation au sommet par un entretien avec Giorgia Meloni au cours de laquelle un tour d’horizon de la coopération bilatérale a été fait.

Gnetnews