Tunisie : Le Courant Démocrate s’indigne des déclarations de Hajjem et appelle Saïed à en finir avec la concentration des pouvoirs

10-09-2021

Le Courant démocrate demande ce vendredi 10 septembre au président Kaïs Saïed de clarifier sa position envers les déclarations de son conseiller (Walid Hajjem), et lui rappelle « la nécessité de respecter la constitution et d’œuvrer, conformément à ses articles, en respect des engagements pris le 25 juillet et du serment constitutionnel ».

Dans un communiqué rendu public en cette fin de matinée, Attayar s’indigne des déclarations du conseiller du président de la république ayant exprimé l’intention de Kaïs Saïed de suspendre la constitution, ainsi que « le flou de la présidence à travers le boycott des médias tunisiens et des partenaires nationaux, ce qui attente au droit des Tunisiens à l’information, et ouvre la porte aux décisions unilatérales et aux ingérences étrangères ».

Le parti considère que « la cause de la crise politique, sociale et économique ne tient pas principalement à la constitution ou au régime politique, mais à l’ampleur prise par la corruption au sein de la classe au pouvoir, et des rouages de l’Etat, ainsi que le mauvais choix des responsables, l’incompétence et l’absence de programmes ».

Le courant démocrate rejette « toute tentative unilatérale de changer le contrat social, et d’exploiter la colère légitime des Tunisiens, pour imposer des choix politiques non consensuels ».

Le parti appelle le chef de l’Etat « à mettre un terme à la concentration des pouvoirs, en l’absence de toute autorité de contrôle ou de régulation, et à nommer un chef du gouvernement d’orientation sociale claire, n’obéissant pas aux injonctions étrangères, et œuvrant, dans les cadre de ses totales prérogatives constitutionnelles, à régler la crise sociale, économique et sanitaire, et à sauver les finances publiques ».

Attayar appelle, en somme, « les forces politiques, civiles, les organisations nationales et l’ensemble des citoyens à imposer une feuille de route sociale, économique et politique, rompant avec la corruption et l’économie des privilèges, et à contrer toute tentative de transgresser la constitution pour réaliser des objectifs politiques ne répondant pas aux exigences de l’étape ».

Le fondateur et ancien secrétaire général du Courant démocrate, Mohamed Abbou, avait indiqué dans un poste sur sa page officielle Facebook, que l’actuelle constitution n’est pas le péril imminent, estimant que le problème réside dans la corruption qui mine la classe politique.

Gnetnews