Tunisie : Le Front de salut national oppose une fin de non-recevoir au gouverneur de Tunis, et s’attache à son droit de manifester le 05 Mars
Le Front de salut national oppose une fin de non-recevoir au gouverneur de Tunis, et rejette sa décision, la qualifiant de « fallacieuse », et dit « s’attacher à son droit de manifester le 05 Mars à 10 heures, depuis l’avenue de la république, vers l’avenue Habib Bourguiba ».
Le gouverneur de Tunis avait interdit hier, dans un communiqué, au FSN d’organiser une marche, le dimanche 05 Mars 2023, depuis la place de la république en direction de l’avenue Habib Bourguiba, en passant par l’avenue de Paris, imputant sa décision à «un soupçon pesant sur certains dirigeants du Front, lié au crime de complot contre la sûreté de l’Etat».
La coalition politique indique, dans un communiqué paru hier soir, que « les rassemblements et manifestations sont libres, et peuvent avoir lieu sans autorisation préalable, selon l’article 1er de la loi n’o 4 de l’année 1969 relative aux réunions publiques et manifestations. »
Le FSN considère que « le gouverneur de Tunis n’est pas habilité à statuer sur l’issue du préavis de manifestation, selon l’article 2 de la même loi, selon lequel, tout rassemblement public est précédé par un préavis remis au gouverneur. Quant à la capitale, il est remis à la direction de l sûreté nationale ».
« Les autorités compétentes ne peuvent prendre une décision interdisant un rassemblement, sauf, s’il est supposé porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public », souligne-t-il.
Et partant, le Front de salut national considère « la décision d’interdiction comme étant émise par une autorité non compétente, et s’appuie sur des raisons qui ne sont en rien, en lien avec la loi ».
La coalition politique d’opposition estime, par ailleurs, que « les justifications imposées par le gouverneur, liées aux soupçons de crime de complot contre la sûreté de l’Etat envers certains dirigeants du front, balaient d’un revers de main la présomption d’innocence, ainsi que la compétence de la justice, sans nul autre, d’émettre des jugements complémentaires, privant des droits politiques, une fois la culpabilité prouvée, et dans des cas spécifiés dans des textes de loi ».
Le front de salut accuse « le pouvoir en Tunisie d’être, désormais, réfractaire à la loi depuis l’abrogation de la constitution de 2014, et l’instauration d’un pouvoir personnel absolu depuis le 25 juillet 2021. »
La décision d’interdiction vise l’un des principaux acquis de la révolution, celui du droit à la manifestation pacifique, et à la liberté d’expression, et d’opinion, dont la voie était balisée par les militantismes de générations de jeunes pendant des décennies, et était irriguée par le sang des martyrs de la révolution du 17 décembre – 14 janvier 2011″, indique le même communiqué.
Gnetnews