Tunisie : « Le nouveau parlement ne sera pas reconnu, et ne fera qu’exacerber le conflit des légalités » (Chebbi)

30-01-2023

Le président du front de Salut national, Ahmed Néjib Chebbi, a  déclaré que  89 à 90 % du peuple tunisien ont tourné le dos au scrutin, en se référant au taux de participation annoncé hier par l’instance électorale, qui est de 11,3 %.

« Le peuple tunisien a dit qu’il n’adhère pas à ce feuilleton putschiste, exprime ainsi une déception et retire la confiance à un processus ayant démarré, par  le coup d’Etat du 25 juillet 2021 », a souligné celui qui s’inscrit dans une opposition frontale au président de la république, lors d’un point de presse tenu hier, dimanche, dans la soirée, consacré aux résultats du second tour des législatives.

« A travers sa désaffection, le peuple tunisien a conforté la justesse de la position appelant au boycott des élections », a-t-il considéré.

Selon ses dires, « cette désaffection  populaire prouve que la Tunisie vit une grande épreuve politique, à l’heure où les agences de notation en ont décidé de dégrader la note à Caa2, à un seul pallier de la déclaration de la faillite totale ».

« Au lieu de s’occuper des préoccupations des Tunisiens, qui vivent des conditions difficiles, Kaïs Saïed essaie de durcir son emprise sur le pouvoir, et de conférer une fausse couverture à la légalité du processus qu’il a entamé le 25 juillet 2021 », a-t-il encore indiqué.

Le chef de file du FSN a indiqué que « le parlement qui découlera de ces résultats ne sera reconnu par aucun citoyen et aucune force politique ».

« Cette Assemblée dénuée de prérogatives de contrôle, et qui partage les prérogatives législatives  avec le président de la république ne fera que jeter un pavé dans la mare, et va approfondir la crise et exacerber le conflit des légalités, soit la légalité de Kaïs Saïed et celle de la  constitution de 2014, ainsi que des pouvoirs et instances indépendantes qui en ont découlé, ayant jeté les premiers jalons de la construction démocratique en  Tunisie », a-t-il déclaré.

« Le Front de Salut national s’attache à cette légalité et veut y retourner, tout en appelant à des élections législatives et présidentielles anticipées, sans chercher un retour au passé », entendez par là, à l’avant 25 juillet 2021, a-t-il encore affirmé.

Gnetnews