Tunisie : Rentrée des classes, ce jeudi 15 septembre 2022, la vie reprend ses droits

15-09-2022

A l’heure où les premières lueurs du jour commencent à poindre à l’horizon, une activité particulière commence à gagner les foyers tunisiens. Et pour cause, aujourd’hui, jeudi 15 septembre, est le jour de la rentrée des classes ; la page des vacances et du farniente est complètement tournée cédant la place à une nouvelle année scolaire, que l’on souhaite celle du labeur et de la réussite.

L’atmosphère de la rentrée va se sentir ce matin, à des degrés variables, à travers tout le pays, les routes seront encombrées, les moyens de transport en commun bondés; les trottoirs peuplés…bref, la vie reprendra pleinement ses droits.

2,3 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école

Quelque 2,3 millions d’élèves retrouvent dès ce matin les bancs de l’école, un effectif en augmentation de 1,5 %, par rapport à l’année écoulée. Pour accueillir cette armada de têtes pensantes en quête de savoir et de connaissance, à tous les cycles d’enseignement, primaire, collège et lycées, quelque 6000 établissements à travers la république devraient être en train de mettre les dernières touches, pour ouvrir leurs portes en temps et en heure.

Les institutions éducatives sont sorties dès hier, mercredi 14 septembre, le leur torpeur estivale, l’activité y a repris avec la rentrée des enseignants, appelés, comme chaque année à rejoindre leur établissement un jour avant pour prendre connaissance des classes et niveaux à enseigner, des emplois du temps, et autres aspects devant être réglés avant le rush des élèves.

Qui des nouveautés de cette année ? L’infrastructure scolaire qui est tombée au fil du temps dans la vétusté, a reçu, en partie, un coup de neuf. Plusieurs établissements ont été réaménagés, rénovés, rafraichis, badigeonnés…d’autres ont fait l’objet de travaux d’extension…une action rendue possible grâce à la contribution des délégations régionales de l’enseignement, de la société civile, du monde des affaires et de l’entreprise.

Outre l’aspect logistique, le ministère compte parfaire la gestion et la gouvernance du volet lié aux ressources humaines et pédagogiques. Les règles seront durcies pour les congés de maladie des enseignants ; ceux qui ont été autorisés à basculer dans l’administration, vont retrouver leur salle de classe, pour reprendre leur noble mission d’enseigner et d’inculquer le savoir.

Ces mesures ont suscité des grincements de dents au sein du syndicat de l’enseignement, qui crie aux faux problèmes, et accuse le ministère de diaboliser les enseignants.

Les rapports sont loin d’être apaisés entre le ministère de l’Education et les syndicats. La Fédération de l’enseignement secondaire commence l’année, avec un air grincheux, en appelant à un sit-in d’une heure, aujourd’hui même, de 10h à 11h et en annonçant d’emblée sa décision de retenir les notes du 1er trimestre et de ne pas les remettre à l’administration. Motif de cette colère : Des revendications matérielles restées insatisfaites.

Puisse ces annonces ne pas décourager les élèves, pour lesquels cette année scolaire 2022/ 2023 marque une réelle  reprise, après les deux dernières années profondément affectées et chamboulées par la pandémie du Coronavirus, ses confinements interminables et ses enseignements alternés ; où les apprentissages et le niveau des élèves s’en sont lourdement ressentis.

L’école publique est en crise ; elle a perdu son aura d’antan et son rôle d’ascenseur social. Ses problèmes sont multiples et complexes, et sa réforme est une urgence. Entretemps, l’école qui était dès l’aube de l’indépendance, un vivier de savoir ayant formé des générations et des générations de Tunisiens de toutes les catégories sociales, est aujourd’hui délaissée par les parents, ceux qui en ont les moyens bien entendu, qui lui préfèrent l’enseignement privé.

Gnetnews