Tunisie : Saïed dit avoir eu recours à la dissolution du CSM « par nécessité » et pour mettre un terme aux « mascarades »

08-02-2022

Les points à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres, ainsi que le dossier de la magistrature ont été au centre d’une rencontre hier, lundi 07 février 2022, à Carthage entre le président de la république, Kaïs Saïed, et la cheffe du gouvernement, Nejla Bouden.

Les deux têtes de l’exécutif ont, par ailleurs, évoqué la spéculation des produits de base, et les tentatives d’atteinte à l’Etat et à la société.

Dans une vidéo mise en ligne, le président de la république a annoncé que le prochain conseil des ministres allait plancher sur le décret-loi inhérent à la réconciliation pénale. Comme il examinera un texte portant sur l’audit des crédits et dons obtenus par la Tunisie depuis 2011. « Le peuple a le droit de savoir qui a bénéficié de cet argent », a-t-il dit.

S’agissant du pouvoir judiciaire, et de l’annonce le week-end dernier de la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature, le chef de l’Etat a affirmé » la nécessité d’émettre un décret-loi en la matière dans les délais les plus proches », signalant « avoir eu recours à cette solution pour assainir le pays. Cet assainissement ne pourrait se concrétiser qu’avec une justice équitable », a-t-il souligné.

ll a plaidé pour « une magistrature à la hauteur de cette étape historique », réitérant que « la magistrature est une fonction, et le fait d’évoquer la séparation des pouvoirs, ne signifie pas que chaque pouvoir fait ce qu’il veut ».

Saïed s’est défendu, encore une fois, de toute ingérence dans le fait judiciaire. « Je voudrais rassurer toute le monde, à l’intérieur et à l’extérieur de la Tunisie, que je n’interviendrai pas dans la magistrature, et je n’ai eu recours à cette solution, que par nécessité ». « Le devoir et la responsabilité ont exigé de mettre un terme à ces mascarades », a-t-il indiqué.

Le président de la république a, par ailleurs, exclu toute volonté d’accaparer les pouvoirs. « Je ne veux pas monopoliser les pouvoirs, je voudrais qu’il y ait une constitution émanant de la volonté des Tunisiens, et non une constitution sur mesure de ceux qui l’ont mise en place ».

Saïed est revenu, lors de cette rencontre, sur les circuits de distribution, et la pénurie de certains produits de consommation, les qualifiant « de circuits pour affamer le peuple » et mettant en garde, une nouvelle fois, les spéculateurs.

Gnetnews