Tunisie : Saïed pointe « l’ingérence dans la justice, » et dit avoir proposé le transfert de Bhiri à l’hôpital militaire

06-01-2022

Le président de la république, Kaïs Saïed, a réitéré sa détermination « à assumer ses totales responsabilités, et à rompre avec les pratiques d’ingérence dans la justice ».

Présidant hier, mercredi 05 janvier 2022 une réunion à Carthage, en présence de la cheffe du gouvernement, Nejla Bouden, la ministre de la Justice, Leïla Jeffal, le ministre de la Défense nationale, Imed Mémiche, et le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, Saïed a affirmé son attachement « à appliquer la loi à tous, sur un pied d’égalité. »

Il a évoqué l’ingérence de politique dans la justice depuis des années, réitérant que « le texte relatif au Conseil supérieur de la Magistrature a été mis sur mesure ».

« Ces textes qu’ils ont mis ne sont pas révélés du ciel, outre leurs pratiques qui équivalent à des crimes et des délits », a-t-il souligné, dans une vidéo mise en ligne.

Il a pointé « l’intervention dans les jugements et affaires qui sont en cours à ce jour, en reportant les audiences, volontairement, à des mois et des mois, jusqu’à ce que 10 ans se soient écoulés sans qu’elles ne soient tranchées ».

Il a, par ailleurs, dénoncé « l’intervention dans le mouvement judiciaire, en attentant aux uns et en récompensant les autres ». « Ils ont mis certaines personnes à des postes sensibles, ont dissimulé les vérités, au point que l’un d’eux a refusé de donner les dossiers relatifs aux assassinats, au vol, et à l’extorsion de l’argent public ».

Et d’ajouter : « nous savons parfaitement ce qu’ils font, et qu’est-ce qu’ils planifient, (…), celui qui veut paraître, aujourd’hui, dans la position de victime…le peuple tunisien est au fait de la manière où les choses sont gérées par certains ».

Le président de la république a affirmé que « toutes les précautions ont été prises pour celui qui veut faire une grève de la faim », en allusion à l’avocat et dirigeant d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, « les médicaments, et les médecins lui ont été assurés, avec la proposition de le transférer à l’hôpital militaire pour une meilleure prises en charge, mais il s’est obstiné à rester à l’hôpital de Bizerte ».

Saïed a ajouté qu’ »il fallait contrer ceux-ci pour réaliser les objectifs de la révolution et les objectifs de la justice pour tous ». « Celui qui commet un crime devra être jugé comme l’ensemble des citoyens, indépendamment des postes et responsabilités et des relations avec les parties étrangères, auxquelles, ils demandent de s’ingérer dans les affaires intérieures tunisiennes ».

Le comité de défense de Noureddine Bhiri avait fait état auparavant, lors d’un point de presse urgent, de la dégradation de son état de santé, un constat confirmé par les médecins ayant indiqué que sa vie reste en péril d’autant qu’il souffre de plusieurs pathologies chroniques.

Gnetnews