Tunisie : Taboubi critique le ministre de l’Economie, « venu pour démolir avec ses idées libérales sauvages »

10-11-2022
Le Secrétaire Général de l'UGTT, Noureddine Taboubi...

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a salué, ce jeudi 10 novembre, la déclaration du président de la république, excluant tout renoncement aux entreprises publiques.

« Merci Monsieur le président d’avoir tranché cette question, mais l’essentiel ne réside pas dans les slogans, mais dans la pratique, » a-t-il souligné dans une vidéo mise en ligne sur la page officielle Facebook de l’UGTT.

Lors d’un rassemblement à la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA), il a affirmé que la centrale syndicale se réfère (Ndlr : au sujet de l’intention de privatiser les entreprises publiques) à la déclaration de la Directrice générale du FMI, ainsi que celle du ministre de l’Economie et de la planification, ou celle de la ministre des Finances, quand elle parle « des entreprises stratégiques ».

Il a accusé, au passage, le ministre de l’Economie « d’être venu pour démolir avec des idées libérales sauvages qui n’avaient pas de précédent en Tunisie ».

Au milieu des acclamations et des vivats, le chef syndicaliste s’est prononcé contre la privatisation de RNTA, réclamant sa réforme et l’amélioration de sa gestion, et appelant « à la nomination de son Directeur Général selon la formule de contrat-objectifs, et par une commission indépendante ».

Oui à la réforme, non à la cession

Le SG de l’UGTT s’est défendu que la centrale syndicale soit sclérosée sur le dossier des entreprises publiques, affirmant la volonté de son organisation de les développer, de les promouvoir et d’en améliorer la gestion.

« Nous sommes avec la réforme, nous sommes clairs et avons une seule voie, on ne change pas comme un caméléon, et au gré des évènements », a-t-il souligné, appelant le gouvernement « à ouvrir tous les dossiers. Celui qui a la force de l’argument ne craint rien, celui qui a peur est celui qui cherche les solutions de facilités », a-t-il dit.

Noureddine Taboubi a insisté sur la préservation « du rôle économique et social de l’entreprise publique », sa pérennité, tout en à lui évitant « les tiraillements politiques stériles ».

Il a critiqué les aberrations en matière de gestion des entreprises publiques qui sont « enchaînées, relèvent souvent de deux ministères, dont la nomination au sein des conseils d’administration se fait selon le favoritisme, » prônant « une nouvelle gestion par objectifs et une efficacité au niveau de la prise de décision ».

La bataille dans le secteur public ne date pas d’aujourd’hui, les différents gouvernements qui se sont succédé ont tenté de démanteler le secteur public et se conduisent dans ce domaine « comme des comptables, sans aucune vision », a-t-il déploré, réitérant l’opposition de son organisation « à toute cession ou privatisation des entreprises publiques ».

Gnetnews