Tunisie/ Zoo du Belvédère : La vérité sur l’état des animaux, l’entretien…(Reportage)

17-03-2022

Le Parc du Belvédère constitue le principal poumon vert de la capitale, Tunis. Véritable institution architecturale et historique, il accueille tous les jours des milliers de citadins à la recherche d’un coin de nature au milieu du tumulte du centre-ville.

C’est là que se trouve également le Zoo du Belvédère. Ce dernier a été conçu entre 1963 et 1969, imaginé et dessiné par des architectes paysagistes de la ville de Cologne en Allemagne.

Ce zoo fait le bonheur des Tunisois et des visiteurs et notamment les enfants. Pourtant depuis quelques années, de nombreux rumeurs ont circulé sur les conditions de vie des animaux qui le peuplent mettant à mal sa réputation.

Qu’en est-il réellement ? Quel est l’avenir de cet espace emblématique de la capitale ? Nous avons enquêté sur place et auprès de la Mairie de Tunis.

A plusieurs reprises, des photos d’animaux mourant de faim, d’espace sales et non entretenus ont circulé sur les réseaux sociaux. Afin de s’enquérir de la véracité de ces faits, nous avons décidé d’aller faire un tour au Zoo du Belvédère, en tant que visiteur lambda.

Il vous faudra débourser seulement 1DT500 pour accéder au zoo. Un prix dérisoire qui permet à tous les Tunisiens de le visiter. En effet, la majorité des parcs zoologiques du monde demeure très onéreux, car il s’agit de projets privés. Celui du Bélvédère est municipal, il appartient à la Mairie de Tunis qui est chargé de son entretien et de son bon fonctionnement.

Nous avons interrogé un papa venu visiter le parc avec ses deux enfants. « Je viens souvent ici car ce n’est pas cher et les enfants sont émerveillés à chaque fois ». Malgré un jour de semaine, les enfants étaient nombreux à venir admirer les animaux qui peuplent les parc.

Le zoo de Tunis abrite sur une superficie de treize hectares et environ 1200 d’animaux comme des flamants roses, des lions, des singes, des chacals, des ours, etc.

Pour ce qui est de la santé des animaux, nous n’avons constaté aucun problème de malnutrition ou de maltraitance.

Le seul bémol, concerne les conditions de vie des lions. Si les lionnes ont un espace ouvert qui leur permet d’aller et venir à leur convenance et de mieux les apercevoir, ce n’est pas le cas des lions. Ils sont enfermés derrière des barreaux dans des espaces d’à peine 30m2, alors que dans leur habitat naturel ils sont habitués aux grands espaces de la savane. Sinon, ils ne portent pas de signes de mal-nutrition ou de mauvais traitement.

A ce sujet, nous avons pu interroger la Maire de Tunis, Souad Abderrahim. Elle explique que beaucoup de fausses rumeurs ont circulé à propos de l’état du zoo du Belvédère. « Ce ne sont que des médisances qui visent à dénigrer les efforts que nous faisons pour faire vivre de ce zoo auquel nous tenons beaucoup », nous dit-elle. « Nous avons fait de nombreuses visites afin de vérifier l’état des animaux et l’entretien du zoo et nous avons toujours été accompagnés par des associations de la société civile afin qu’ils constatent eux aussi de la situation. Nous sommes très attachés au Parc du Belvédère dans son ensemble car il s’agit de l’unique poumon vert de la capitale et qu’il constitue également un patrimoine historique pour la ville, qu’il est important d’entretenir et de développer. », a-t-elle ajouté.

A cet égard, Souad Abderrahim a, par ailleurs, annoncé qu’un projet de réhabilitation du Zoo a été entrepris dont la somme allouée est de 1270 millions de dinars. Les travaux en question concernent l’extension du zoo afin de créer de nouveaux espaces pour les lions et les tigres. « Nous sommes  également en train de créer un bassin qui sera réservé aux crocodiles, une nouvelle aire de détente pour les visiteurs et nous attendons avec impatience l’arrivée de nouveaux animaux qui peupleront ces extensions ».

Entièrement à la charge de la municipalité, le zoo du Belvédère constitue une ligne de budget conséquente pour la mairie. L’entretien d’un zoo nécessite des ressources humaines importantes, les charges relatives à l’entretien des animaux, comme la nourriture ne sont pas en reste.

Ainsi, comme la majorité des zoos dans le monde, pourquoi celui de Tunis ne pourrait pas faire l’objet d’un partenariat avec des opérateurs privés ? Une question que nous avons posée à la première magistrate de la ville. « Nous ne sommes pas contre un partenariat public/privé (PPP)  pour l’avenir du zoo du Belvédère pour qu’il puisse devenir un zoo à la hauteur d’une capitale. Pour le moment nous n’avons pas fait de démarches concrètes dans ce sens mais nous y pensons sérieusement », nous a confié Souad Abderrahim.

Si certains équipements méritent d’être remis au goût du jour afin de mieux apprécier les animaux, le zoo de Tunis respecte les standards minimaux.

Wissal Ayadi