« La Tunisie n’est pas une ferme ou un verger, c’est un pays souverain » (Saïed)

10-02-2022
Kaïs Saïed et Othman Jarandi

Le président de la république, Kaïs Saïed, a appelé hier soir, mercredi, « certains pays et organisations ayant critiqué la décision de dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), à faire attention à leurs positions, la Tunisie n’est pas une ferme, ou un verger, mais un pays souverain et tend vers la société de droit ».

Lors d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Othman Jarandi, consacré aux relations avec les pays frères et amis et les organismes régionaux et internationaux, Saïed a indiqué que « certaines capitales et organisations sont inquiètes, à cause de la dissolution du CSM, mais n’ont pas manifesté  leur inquiétude envers l’absence de justice en Tunisie, ou la manipulation des milliards dont le destin n’est pas connu ».

Les pays du G7, l’Union européenne, les Etats-Unis et le haut-commissariat des droits de l’homme avaient exprimé cette toute dernière période, dans des communiqués successifs, leur préoccupation, face à la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature, qui constitue un garant de l’indépendance de la justice, de la séparation des pouvoirs, et un attribut de l’Etat de droit, ont-ils affirmé en substance.

« Nous sommes aussi inquiets de leur inquiétude, étant donné que nous sommes un pays souverain, nous connaissons les équilibres internationaux, les traités et conventions plus qu’ils ne les connaissent, et nous en tenons à l’idée de liberté, de démocratie et de justice », a asséné le chef de l’Etat.

Saïed a réaffirmé que « la magistrature est une fonction, et l’indépendance ne veut pas dire la destruction du service de la justice de l’intérieur », réitérant que le Conseil des ministres va examiner ce jeudi un texte portant sur le conseil provisoire pour gérer le service judiciaire.

Le chef de l’Etat, a par ailleurs, pris connaissance lors de cette rencontre, des résultats de la participation de notre pays à des réunions et sommets régionaux. « Les prochaines échéances bilatérales régionales et internationales » ont été également évoquées.

Le ministre des Affaires étrangères avait reçu, mardi dernier, au siège de son département, les ambassadeurs des pays du G7 accrédités en Tunisie, ainsi que le représentant du haut-commissaire des droits de l’homme de l’ONU, pour leur expliquer les raisons ayant motivé la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature par le président de la république, et les convaincre du  bien-fondé de cette démarche.

Gnetnews