La Tunisie tenue de rembourser un montant record de 15,5 milliards de dinars en 2021 (Koôli)

04-02-2021

Le ministre de l’Economie, des Finances et de l’appui à l’Investissement, Ali Koôli, a déclaré ce jeudi que la masse salariale inscrite dans le budget de l’Etat n’englobe pas les employés des entreprises publiques, signalant qu’une autre clause évoque la subvention de telles entreprises.

Dans un entretien accordé à el-Wataniya, le ministre a expliqué que « l’Etat subventionne les entreprises publiques étant donné, que leurs moyens ne leur permettent pas de couvrir l’ensemble de leurs dépenses ».

Sur le débat autour de la cession des entreprises publiques, à laquelle la centrale syndicale dit opposer 70 mille lignes rouges, Koôli a affirmé que « le rôle du gouvernement est de poser les questions et de présenter des solutions ».

Il s’est interrogé si l’on peut parler d’une entreprise publique, lorsque l’Etat détient des participations infimes au capital.

Dans le secteur financier, l’Etat est présent dans la moitié des banques du pays. Mises à part les trois principales banques publiques, il ne détient dans d’autres que 10 % du capital. Il faudrait que l’on demande si c’est la meilleure méthode de gestion de l’argent de l’Etat, a-t-il indiqué.

Koôli s’est défendu « de toute propension de l’Etat à se débarrasser de ses entreprises, notre volonté est néanmoins d’en améliorer le mode de gouvernance, d’en préserver les employés et leur dignité, et de ne rien faire sans entrer dans un dialogue ».

¾ sur les marchés extérieurs

Sur un autre sujet, le ministre de l’Economie a indiqué que la Tunisie est tenue de rembourser cette année un montant record en termes de crédits arrivés à échéance, soit 15,5 milliards de dinars, contre 08 milliards de dinars il y a deux ans, et 3 milliards en 2010.

Cette somme sera restituée à raison d’un quart sur le marché intérieur et ¾ sur les marchés extérieurs.

Parmi les crédits qu’on va rembourser à la fin du 1er semestre 2021, celui d’un milliard de dollars, (2,8 milliards de dinars), contracté il y a cinq ans, avec une garantie américaine, a-t-il fait savoir.

Les besoins de financement du pays sont estimés, eux, à 18,5 milliards. « La Tunisie va user de son image en tant que pays solvable pour demander des financements auprès de ses partenaires habituels. Le but est d’emprunter avec le meilleur taux d’intérêt ».

Baisse des heures de travail, avec un salaire réduit

Ali Koôli avait déclaré hier au sein de la commission des Finances et de la planification à l’Assemblée, que le gouvernement œuvrera, dans le cadre de sa tentative de maîtriser la masse salariale, de présenter des suggestions pour réaménager les horaires de travail, avec la possibilité de baisser le nombre d’heures, contre des salaires réduits.

Il a dit l’intention du gouvernement de présenter des suggestions aux employés désireux de lancer des projets.

Le ministre a imputé cette orientation « au niveau atteint par la masse salariale, qui représente, désormais, 40 % du budget de l’Etat, un chiffre extrêmement élevé et requiert la prudence ».

Il s’est voulu rassurant, affirmant que cette démarche ne signifie pas la baisse des salaires des fonctionnaires. « Le gouvernement va ouvrir le débat, à ce sujet, avec les fonctionnaires et ceux qui les représentent afin de présenter ses idées et suggestions ».

Dans une déclaration médiatique, le Secrétaire Général adjoint de l’UGTT, Hfaïedh Hfaïedh, a indiqué que « la hausse de la masse salariale est un gros mensonge. »

La baisse des salaires est une question qui n’est pas à l’ordre du jour, et n’est pas discutable, a-t-il asséné, signalant que la commission administrative de l’organisation syndicale, tenue récemment, a appelé à ouvrir de nouvelles négociations sociales.

« Quatre ministères accaparent le plus grand effectif de fonctionnaires, les ministères de l’Education, de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense. Ce sont des ministères vitaux, leur personnel ne peut être touché, ils souffrent même d’un manque de ressources humaines », a-t-il souligné.

Gnetnews