Russie : Poutine accuse l’occident « de vouloir transformer un conflit local en conflit global »

21-02-2023

Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré, ce mardi 21 février, que « l’occident cherche à transformer un conflit local, en conflit global », « nous allons réagir d’une manière appropriée, il s’agit de l’existence de notre pays », a-t-il souligné.

Dans un discours devant la Douma (parlement russe), quasiment un an après la guerre (déclenchée le 24 février 2022), Poutine n’y est pas allé de main morte envers l’occident, qui « attise les conflits et l’instabilité à travers le monde, et cherche à diviser la planète en pays civilisés, et pays non civilisés ».

Le chef de Kremlin a montré à travers son discours très attendu, retransmis en direct par les chaines internationales, que ce qui joue actuellement est une guerre de civilisations. Il s’en est pris au modèle civilisationnel occidental, marqué par « la destruction de la famille, avec les perversions qui deviennent la règle, la célébration des mariages homosexuels… » « Nous n’intervenons pas dans la vie des personnes adultes », a-t-il dit, invoquant « les livres saints de toutes les religions, où il est dit qu’une famille est une union d’un homme et une femme sans exception, même ces textes sacrés sont remis en question », a-t-il fustigé.

« La responsabilité de la guerre en Ukraine repose sur les épaules des occidentaux »

Poutine a accusé l’Ukraine « d’avoir déclenché la guerre, nous avons utilisé la force pour l’arrêter ». « Tout ce qui était possible de faire a été fait pour régler pacifiquement le problème du Donbass », a déclaré le président russe,  dénonçant « le déploiement et l’élargissement de l’OTAN aux frontières de la Russie », qui est une menace pour son pays.

Poutine s’est attaqué frontalement aux Etats-Unis. « Aucun pays n’a autant de bases militaires à travers toute la planète que les Etats-Unis, » a-t-il dit, accusant Washington de « s’être retiré des traités fondamentaux de contrôle des armements lourds ».

L’objectif de l’Occident est d’instaurer un pouvoir sans contrôle, a-t-il lancé, déplorant que « l’occident ait dépensé 150 milliards en termes d’armements pour aider l’Ukraine, et 60 milliards pour aider les pays pauvres, à qui il demande, une obéissance sans questionnement ».

Poutine a, par ailleurs, accusé les USA « de provoquer des révoltes dans différents pays du monde, 900 mille personnes sont mortes dans des guerres déclenchées par les Etats-Unis », a-t-il dit. « Des milliards de dollars ont été dépensés pour soi-disant protéger la démocratie, alors que l’objectif est de détourner l’attention de la population, des tensions internes économiques et autres ».

Selon ses dires, « ce qui se passe en Ukraine trouve ses racines au 19ème siècle, a été cultivé en Autriche, en Hongrie et en Ukraine pour arracher la Russie de ses terres historiques, comme l’Ukraine ».

« L’occident peut utiliser n’importe qui dans sa guerre contre la Russie, à travers la création de zones de conflit et d’instabilité et la création du chaos », a-t-il martelé.

Sur le champ de bataille, il serait impossible de battre la Russie

Vladimir Poutine s’est défendu « d’être en guerre contre le peuple de l’Ukraine, qui est l’otage des propriétaires occidentaux, lesquels occupent ce pays ». Pendant des années, « l’industrie a été détruite, les richesses ont été pillées, et les conditions sociales se sont dégradées. Il est facile dans ces conditions de recruter des gens pour la guerre », a-t-il indiqué, estimant que « la responsabilité du conflit en Ukraine repose sur les épaules des occidentaux et du régime de Kiev, lequel ne sert pas les intérêts du peuple ukrainien, mais les intérêts des pays occidentaux ».

Le chef du Kremlin a accusé l’Occident et le régime de Kiev de vouloir « une défaite stratégique » de son pays, signalant que « sur le champ de bataille, il serait impossible de battre la Russie ». « Plus l’occident livre des systèmes d’armement de grande portée à l’Ukraine, plus nous serons obligés d’intervenir pour prévenir la menace », a-t-il averti.

Il a accusé l’occident d’avoir déclaré une guerre économique à son pays. « Cette guerre a échoué et échouera toujours, les banques russes sont résilientes et continuent leur travail, les auteurs de ces sanctions se punissent, eux-mêmes, avec la perte d’emplois, la fermeture des entreprises… »

Le président américain, Joe Biden, prononcera à son tour, ce soir, un discours depuis Varsovie (Pologne), au lendemain d’une visite surprise, hier, à Kiev. Le discours fleuve de Poutine qui a commencé à 10 h (heure tunisienne) se poursuit encore.

La Rédaction