Tunisie : Déplacement à l’Assemblée en ce 1er octobre, certains députés se rétractent de peur de la violence

01-10-2021

Des députés avaient annoncé hier leur intention de prendre ce vendredi 1er octobre le chemin du palais du Bardo, pour la reprise leurs travaux, après la fin des vacances parlementaires. Mais cette action dont le but est de défier les dispositions exceptionnelles décrétées par Kaïs Saïed, est encore improbable, à l’heure où des renforts sécuritaires ont été constatés dans les alentours du palais du Bardo.

L’élu suspendu, Ayachi Zammel, a déclaré ce matin sur Express, que « les députés renoncent à se déplacer au siège de l’Assemblée, étant donné que la rue a été mobilisée, et qu’il y a un risque que la situation ne dégénère ».

Ce déplacement pourrait avoir lieu la semaine prochaine, en attendant les députés se réuniront, aujourd’hui, à distance pour mettre un point une feuille de route de sortie de crise, a-t-il fait savoir.

Fin des vacances parlementaires

Des blocs parlementaires et des députés de l’Assemblée avaient, appelé hier, à la reprise des travaux de l’Assemblée, suspendus depuis le 25 juillet, arguant que « ce vendredi 1er octobre correspond à la rentrée parlementaire, et la fin des vacances de l’Assemblée ».

90 députés avaient signé hier un communiqué, initié par les élus gelés Safi Saïed, Ayachi Zammel et Yadh Elloumi, où ils appellent à «la reprise des travaux de l’ARP le 1er octobre pour mettre au point une feuille de route en vue d’une sortie de crise, en application des articles de la constitution, et du règlement intérieur Â».

La 3ème session de la législature permettra « de préparer de nouvelles élections législatives », soulignent-ils, considérant « les dispositions du décret-loi 117, comme étant nulles et non avenues ».

D’autres députés réclament un passage par l’Assemblée du futur gouvernement de Najla Bouden Romdhane pour être validé avant son investiture.

Le mouvement Ennahdha avait appelé, la veille, Kaïs Saïed, « à se rétracter sur le décret-loi 117 et à conférer au prochain gouvernement une légalité constitutionnelle, en le présentant à une plénière de vote de confiance au parlement, comme le prévoit la constitution ».

Des parrainages volés

Le président de la République, Kaïs Saïed, qui est revenu hier sur les dépassements survenus lors des campagnes électorales de 2019, révélés par le rapport de la Cour des comptes, a affirmé que les élections législatives ont été financées par l’étranger.

Saïed avait accusé des députés de « lui avoir volé des parrainages en son nom, alors qu’ils parlent de la lutte contre la corruption ».

« Des listes du parlement auraient dû être invalidées », a-t-il estimé lors d’une entrevue avec le président de la Cour des comptes, appelant la justice à donner « une suite pénale à ces dépassements ».

Le président de la république avait suspendu le 25 juillet les travaux de l’Assemblée des représentants du peuple, une suspension qui est désormais prolongée sine die.

Saïed a mis fin aux indemnités et autres privilèges accordés au président et membres de l’Assemblée, en vertu du décret présidentiel n’o 117, chose qui est perçue, comme une dissolution de l’Assemblée, qui ne dit pas son nom.

Le chef de l’Etat s’est investi, selon le même texte, des pleins pouvoirs, exécutif qu’il aura partager avec le gouvernement Bouden une fois en place, et législatif, en légiférant par décrets lois.

Gnetnews