Tunisie : Saïed déplore la situation du transport public, et ordonne des solutions immédiates

22-03-2024

Le président de la république, Kaïs Saïed, a appelé hier, jeudi 21 Mars, « à accélérer la mise en place d’une stratégie nationale pour le transport public, en vue de sortir ce secteur de la situation dans laquelle il s’est enlisé, du fait des politiques suivies depuis le début des années 90 du siècle dernier, ayant débouché sur une quasi-absence du service public du transport ».

Recevant hier soir, jeudi 21 Mars, la ministre de l’Equipement et de l’Habitat, chargée de la gestion du ministère du Transport, Sarra Zaâfrani Zenzeri, le chef de l’Etat a souligné que « dans l’attente de la mise en place d’une telle stratégie, il faudrait trouver des solutions immédiates, étant entendu que les citoyens passent, chaque jours, de longues heures, à attendre l’arrivée d’un moyen de transport public qui peut arriver, ou ne pas arriver, voire ne pas s’arrêter », étant donné qu’il est encombré.

« Il est inacceptable que le nombre de bus ne dépasse pas dans le Grand-Tunis les 300 bus, voire un peu plus, et les rames de métro ont vu leur nombre baisser à environ les 3/4 », a-t-il indiqué, cité par un communiqué de la présidence.

« Le droit au transport est un droit constitutionnel, il est du droit du citoyen de se déplacer dans de bonnes conditions, avec le respect de la sécurité et des horaires fixes », a-t-il affirmé.

Il a ajouté que les crédits obtenus par la Tunisie sont destinés la plupart du temps à aménager de nouvelles routes, ce qui est une bonne chose, sans qu’elle ne parvienne, néanmoins, à obtenir des financements pour développer le secteur du transport public (bus, rails et trains). « Si la Tunisie souffrait de la situation catastrophique du transport public, sous prétexte du manque de financement, d’où vient l’argent pour importer les voitures de l’étranger, dont un nombre non négligeable correspond à des voitures de luxe, dix mille/ mois à peu près », s’est-il interrogé. 

Kaïs Saïed a, par ailleurs, évoqué le transport collectif privé qui ne peut être une solution, outre le fait que les conditions à bord de ces moyens de locomotion, ne peuvent être qualifiées que d’inhumaines, attentant à la dignité outre les dangers auxquels font face les passagers dont le nombre est supérieur à la capacité d’accueil.

Il a, également, regretté les conditions déplorables dans lesquelles sont transportés les ouvriers et ouvrières agricoles dans des camions, dénués de sécurité et de respect des droits de l’homme les plus élémentaires. « De nombreuses ouvrières sont décédées dans des accidents, du fait de ce type de transport », a-t-il déploré.

La situation de Tunisair était au centre des discussions, le chef de l’Etat a exprimé son attachement à la compagnie et exclu toute privatisation.

Gnetnews