Tunisie : Saïed se dit prêt à abriter un dialogue, mais « l’Etat tunisien n’est ni une marionnette, ni une proie »

10-03-2021

Le président Kaïs Saïed a dit ses dispositions « à abriter un dialogue en vue d’une sortie de crise, à condition qu’il ne soit pas comme les précédents, et que seuls y participeront, ceux qui ont réellement foi en les exigences socio-économiques du peuple tunisien, et ses revendications politiques ».

Recevant hier, mardi 09 Mars à Carthage, Ghazi Chaouachi et Zouhaïr Maghzaoui, respectivement secrétaire général du mouvement démocrate et secrétaire général du mouvement Echaâb, le chef de l’Etat réitéré son appel à l’implication des jeunes dans le dialogue envisagé.

La rencontre a ainsi porté sur « les solutions et conceptions en vue d’un dialogue, sous un nouveau format, reposant essentiellement sur la concrétisation des revendications légitimes de la jeunesse. » Le but est de permettre aux jeunes de tous les coins de la Tunisie d’y prendre part, afin qu’ils soient une force de proposition, indique en substance la présidence.

« Les personnes passent, mais l’Etat reste »

Dans une allocution en marge de cette rencontre, Kaïs Saïed a indiqué que « l’Etat tunisien n’est pas une marionnette, ce n’est pas une proie non plus. L’Etat est au-dessus de toute considération ; l’Etat tunisien est une institution qui devra être pérennisé, les personnes passent, mais l’Etat reste », a-t-il souligné.

« La souveraineté nationale n’est pas une marchandise exposée à la vente, quel qu’en soit le prix », a-t-il souligné.

Saïed a concédé que « la situation est difficile », estimant que « les difficultés proviennent du climat interne et non de la situation économique et sociale uniquement« .

Il a imputé les difficultés actuelles à « un ensemble de choix maintenus bien que l’histoire en ait montré l’échec ».

Le chef de l’Etat s’est engagé à mener la bataille jusqu’au bout, en étant assuré de la victoire. « Nous avons choisi la voie la plus difficile, celle du droit, de la sincérité, et du sens de la responsabilité et du dépôt, et nous nous en tenons en cela qu’à la loi et la constitution », a-t-il souligné en substance.

Il a fait valoir le respect des valeurs morales. « Celui qui pense que le respect de l’éthique est une faiblesse, il se serait trompé d’adresse », a-t-il lancé, réitérant que « la loi et la constitution devront s’appliquer à tous ».

Le locataire de Carthage a pointé « une longue guerre d’usure, voulue par certains pour les postes et l’argent », estimant que « leurs tentatives seront vouées à l’échec ».

Il a réaffirmé son engagement « à porter le dépôt avec une procuration du peuple et l’aide de Dieu, et à mener ce combat pour le peuple et ses droits spoliés pendant des décennies ».

Il a évoqué sa détermination « à ne pas renoncer à ses positions constantes et ses principes, en s’en tenant à la loi et à sa conscience, malgré les tentatives de suspicion ».

Saïed a reconnu que « la responsabilité est immense », appelant à ce qu’elle soit assumée collectivement en vue de sortir de l’ornière.

Gnetnews