Crédit bancaire en Tunisie : Une croissance modeste mais stable en 2024

L’encours des crédits octroyés par les banques et établissements financiers à l’économie tunisienne, hors engagements par signature, a atteint 118,6 milliards de dinars à la fin de l’année 2024, enregistrant une progression de 2,8 % par rapport à 2023, selon le rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Cette reprise, jugée modeste, concerne principalement les crédits aux professionnels. Les prêts accordés aux entreprises et administrations publiques ont accéléré, passant de 8,3 % en 2023 à 9,5 % en 2024, tandis que l’encours des crédits aux entreprises privées est resté stable à 1,5 %. Les crédits à moyen et long terme aux entreprises publiques ont augmenté de 272 millions de dinars.
Dans le secteur privé, la croissance a été freinée par une baisse des crédits à court terme, notamment les découverts (-474 MD) et l’escompte (-18 MD), compensée en partie par une reprise des prêts à moyen et long terme, notamment pour le financement de la 5G.
Les entreprises appartenant à des groupes d’affaires ont vu leur encours de crédits diminuer à 39,9 milliards de dinars, poursuivant une tendance baissière, et leur part dans l’encours total des crédits professionnels est passée de 46,1 % en 2023 à 44,7 % en 2024.
Les banques publiques ont, quant à elles, réduit leurs crédits professionnels de 0,6 %, à 33,9 milliards de dinars, représentant 38 % du total des crédits professionnels.
Grâce à la poursuite des opérations de radiation, dont l’encours a atteint 2,472 milliards de dinars en 2024 contre 1,876 milliard en 2023, les créances professionnelles impayées ou en contentieux ont progressé moins rapidement, passant de 17,8 % en 2023 à 10,7 % en 2024, même si le taux de créances en impayé a légèrement augmenté, de 15,7 % à 16,8 %.
Du côté des particuliers, l’endettement bancaire a atteint 29,407 milliards de dinars, en hausse de 2,3 % par rapport à 2023 (28,754 milliards), un rythme plus lent que les années précédentes. Cette décélération s’explique par le ralentissement des crédits à l’habitat, dont la croissance n’a été que de 0,8 % contre 3,3 % en 2023.
Enfin, les créances impayées des particuliers ont continué à progresser mais à un rythme plus modéré, passant de 6,2 % en 2023 à 3 % en 2024, grâce notamment à une augmentation des radiations de crédits, qui ont atteint 251 millions de dinars contre 150 millions l’année précédente.
Gnetnews