L’agence japonaise R&I relève la perspective de la Tunisie de « négative » à « stable »

27-08-2025

L’agence japonaise de notation Rating and Investment Information (R&I) a annoncé une amélioration de la perspective de la notation souveraine de la Tunisie en devises étrangères, passant de « négative » à « stable », tout en maintenant la note à B-.

Dans un communiqué, l’agence a estimé que l’économie tunisienne est sur la voie du redressement, citant notamment la réduction du déficit courant, l’augmentation des réserves de change et l’apaisement des inquiétudes concernant la liquidité en devises, et ce malgré l’absence de perspective claire d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

R&I a également justifié cette décision par la baisse du déficit budgétaire en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) et la diminution modérée du ratio de la dette publique, relevant que l’engagement du gouvernement à rétablir ses équilibres budgétaires réduit l’incertitude entourant le remboursement de la dette.

L’agence souligne par ailleurs la stabilité politique observée après l’élection présidentielle, sans troubles majeurs, comme un facteur ayant conforté sa décision.

Après une hausse du PIB réel de 1,4 % en 2024, portée par une reprise touristique et de meilleures conditions climatiques, R&I prévoit une croissance comprise entre 1 % et 2 % en 2025 et 2026. L’agence considère toutefois que la conjoncture économique européenne, principal débouché des exportations tunisiennes, demeure un facteur de risque à surveiller.

Le déficit courant, qui s’est réduit à 1,7 % du PIB en 2024, devrait rester contenu entre 2 et 3 % dans les années à venir, malgré une hausse attendue des importations d’énergie et de biens intermédiaires. L’excédent de la balance des services, soutenu par les recettes touristiques et les transferts de fonds des Tunisiens à l’étranger, constitue un atout pour limiter ce déficit.

La masse salariale et les subventions représentant une part importante des dépenses de l’État, la marge pour l’investissement reste limitée, observe R&I. Toutefois, les efforts engagés par le gouvernement pour maîtriser les dépenses, notamment salariales, ont permis de ramener le déficit budgétaire à 6 % du PIB en 2024.

Le budget 2025 prévoit de réduire ce déficit à 5,5 % du PIB, une trajectoire qui, selon l’agence, devrait se poursuivre au cours des prochaines années, sous réserve d’une stabilité des prix de l’énergie.

Il convient de rappeler que le 29 août 2023, R&I avait abaissé la notation souveraine de la Tunisie de « B » à « B- », avec une perspective « négative », en raison d’une situation budgétaire et extérieure jugée fragile. L’amélioration annoncée cette semaine reflète donc un changement d’appréciation, soutenu par les premiers signes d’un redressement économique et budgétaire.

Gnetnews